Deux types de cavités, correspondant aux type régional
sont identifiés sur le causse.
Les cavités Mio-Pliocène
Rentrent dans cette galerie
catégorie toutes les cavités qui présentent un réseau de galeries calée
sur un ancien plancher approximativement situé au niveau de la cote
moyenne de 190/250 mètres. Ce plancher correspond a une ancienne
nappe en réseau en relation très probable avec un ancien niveau
piézométrique imposé par le cours de l'Hérault. Les grottes de Gennevaux,
Fausse-Monnaie, Fortune, Hibou, Vidal, Bois de l'Ane, Martin, Petits Murs, Caucolières, Mas de Londres, pour n'en citer que quelques unes
caractéristiques semblent correspondre à ce stade. Ces cavités
faisaient partie d'un ensemble probablement ramifié fonctionnant en
régime noyée ou semi-noyé. Colmatées par l'argile "la terra rossa", des éboulis cyoclastiques, équilibrages de voute et autres concrétionnement massifs,
la plupart de ces cavités font actuellement partie du patrimoine
"fossile" du causse spéléologiquement touristique. Ce réseau
"ancien" pourrait à quelque chose prêt être comparé au modèle du
Vidourle souterrain actuel. Des cavités comme la grotte de Gennevaux,
les avens de la plaine de Cambous etc.. ayant joué un rôle occupé
aujourd'hui par les
avens du Frére et de la Soeur, et du grand aven de Sauve sur la plaine de Pompignan. Une résurgence du type fontaine
de Sauve devant alors exister quelques part en bordure de l'Hérault dans
la montagne de la Celette. (Voir Massif de la Celette)
Les cavités Plio-Quaternaire
Elles sont fort nombreuses voire
majoritaires sur le causse. Elles appartiennent à une nouvelle phase de
son évolution karstique liée entre-autre à des mouvements tectonique
portant sa surface à l'altitude proche de l'actuelle. Une évolution qui
s'est manifesté par un démantèlement complet du tissu Mio-Pliocène,
effet d'une reprise de l'érosion dû au au nouveau gradient imposé par le
niveau de base. Les manifestations de cet épisode sont éloquentes car le
démantèlement y est manifeste. Si certaines cavités sont restées
"suspendues" et comblés de matériaux de remplissages, d'autres se sont
carrément rajeunies a outrance dans leur évolution. Une outrance
défigurant complètement la morphologie de certaines d'entre-elles,
tronçons de tout ou partie d'un système dont on ne retrouve çà et là que
quelques chicots épars. Ce que l'on pourrait considérer sur ce causse
comme des cavités de formations indépendantes n'étant que des cavités
Mio-Pliocène reprises à l'emporte-pièce par l'érosion et la tectonique.
Les avens Brigitte, Granier, Nord-Ouest du bois de Cambous, de Bouet en
sont de bons exemples. D'autres cavités ont vu par contre leur ancien
plancher suivre l'évolution de la nappe karstique et s'y raccorder par
des jeux de diaclases (aven des Nymphes) avant même que ces dernières ne
se colmatent (aven du Suquet) lors d'une phase postérieure. Cette phase
de colmatage ou de décolmatage des sédiment argilo calcaires étant ici
liée aux diverses fluctuations de la nappe et à l'engorgement du réseau.
LES CAVITES "CLASSIQUES" PHARES
: réseau du Lirou (suite)
secteur du "bois de l'âne"
Aven Brigitte
714,26 - 162,61 - 229 m
A 330 m nord-nord-est de la bouche
d'entrée en aven de la
grotte Gennevaux, 70m à gauche de la route Montpellier-Ganges (D986). 500m
environ avant
le croisement côté 238 direction Viols-le-Fort.
Orifice de 0,60m x 1,20m. Descente facile
en escalade jusqu'à - 6 (salle 6m x 2m x 3m) avec deux diverticules). Puits de
22 m (fond 7m x 4m). Vers le sud dans le sens de la pente (45°) on atteint un
point de perte (- 33, ruisseau temporaire). Vers le nord, une diaclase 30m x
2m x 5m descend à - 33, et rejoint par divers passages étroits un puits de
10m (3m x 3m) s'arrêtant sur une fissure impraticable à -42. Celle ci
donne sur un ressaut de 3m, nouvelle étroiture et une salle terminale à -
56.
Aven des Nymphes
715,54 - 161,57 - 232 m
Dans une dépression de terrain bien
marquée, 250m à l'ouest-nord-ouest de la cote 252 IGN. Vaste bouche
d'entrée de 5m
x 6m. Puits de 14m, série de salles jusqu'à -32. Pente jusqu'à -41 suivie
d'un puits de 19m aboutissant dans une vaste salle dont le point bas est à
-83m.
Aven "Est" du Suquet
714,02 - 161,59 - 235 m
30 m au nord-ouest du calaven du
Suquet (vaste doline). Petite entrée 1m x 0,80m. Puits de 42m avec relais
à -7, -21, -23, et plein vide de -34 à -40. On atterri dans une salle de
10m x 8m. Dans cette salle une lucarne dans une coulée stalagmitique et
sur un petit balcon en hauteur est suivie d'une étroiture qui donne dans
la deuxième partie de la cavité. Cette étroiture est suivie d'un P.7 qui
recoupe une vaste galerie nord-sud (avec cheminée remontante vers le
calaven). Vers l'amont, une petite galerie suivi d'un puits
subvertical conduit vers -72. Vers l'aval cette galerie déclive coupée par
un petit réseau inférieur et un ressaut de 3m se descend jusqu'à -67
niveau où l'on accède dans une salle supérieure par une petite remontée.
Dans cette salle dans laquelle on peut aussi accéder par un P7 la galerie
continue de descendre en pente jusqu'à -84m. Un colmatage argileux termine
la cavité.
Réseau des Fontanilles :
Aven "NW" du bois de Cambous
A 25 m du sentier qui conduit à l'aven Vidal et en
contrehaut de ce dernier. Entrée en
diaclase de 5m x 1m sur le rebord d'un lapiaz boisé. Beau puits diaclase de 31 m
suivi d'un puits de 12m étroit. Ce dernier aboutit dans une diaclase de 8
m
Une désobstruction (SCAL)
permet d'atteindre -75. A - 45, au bas des deux puits d'entrée
et vers le sud-sud-est un réseau (désobstrué par le GERSAM en 1983) permet
d'accéder dans une salle 6 x 4 x 7 suivi d'une remontée ( - 38
) donnant sur deux puits parallèles de 35m et 45m. Ces puits se rejoignent au fond
dans un complexe de galeries superposées dont le point bas est a - 98,5. Le
développement est de 379 m (155 m de longueur plane). A noter la
présence de CO2 en quantité génante au-dessous de la cote - 60.
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Aven Vidal (grotte de Cambous ou aven n°13 de Gennevaux)
712,38-163,46-247m.
Vaste entrée pointée sur la carte
IGN. Deux orifices de 5m x 5m et 10m x 10m donnent dans une grande salle 20m x 15m
en pente d'éboulis et dans laquelle on accède par un escalier de pierres.
Au bas de l'éboulis, une galerie de quarante mètres de long débouche sur
la margelle d'un puits subvertical de 45m. A bas de ce dernier une salle 40m x 20m
percée au sud par un puits
argileux donne à - 85. Au sud-ouest, une remontée suivie d'un puits
double de 20m se prolonge vers une étroiture impénétrable à -83. A noter
qu'au dessus du puits du
départ une escalade donne sur une galerie de 20 m de long. Un écoulement temporaire se perd au
fond de la cavité.
Le 23 mars 1969, une coloration effectuée par Michel Wienin (5 kg de fluoresceine)
de cet écoulement de 0,5 l/sec a fait son apparition à 8,9 km de là en rive gauche
de l'Hérault, 77 m plus bas,
a la résurgence des Fontanilles. Cette coloration a traversée le causse
puis le massif de la Celette au pied duquel se trouve cette très
importante résurgence (captée par la commune de Puéchabon).
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photo : entrée diaclase de l'aven NW du bois de Cambous (DC)
Bibliographie principale :
Caumont (D.) Inventaire du causse Viols-le-Fort -
Cazevieille. 1967. Bulletin interne du CLPA. Non publié.
Brun (J.-F). Etude statistique des cavités karstiques de la
région Montpellièraines (causses méridionaux et garrigues). Karstologia,
1989, n°14.
Brun (J.-F). Le causse de Viols-le-Fort - Cazevieille
(garrigues languedociennes - hérault). Spelunca 1989, n°36. p.31-38
Houlez (J.-P). Grottes et avens du Pic Saint-Loup et du
causse de Viols. 2001. 645 pages.
suite en cours de rédaction....
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