HYDROGEOLOGIE
ET EAUX SOUTERRAINES : Trois bassins versants
Bassin
Versant : SOURCE DU LEZ
Le causse
Viols-le-Fort - Cazevieille est drainé par trois résurgences principales
réparties sur les bassins du Lez et de l’Hérault. Ce sont, respectivement
les sources du Lez, la résurgence des Fontanilles et les sources de
Saugras. La superficie totale drainée est de 170 km2 (C. Drogue, 1964).
Le bordure
méridionale du causse est "barrée" par un important accident (faille des
Matelles) qui met en contact les terrains jurassiques (Séquanien) contre
les terrains imperméables du crétacé (Berriasien). Cette structuration
géologique est importante car elle positionne le principal exutoire du
causse (évent du Lirou) sur le contact même de la faille. Cet accident
au niveau duquel s'effectue la vidange des eaux du causse est en
relation directe avec la faille de Corconne, accident plurikilomètrique
majeur dans l'hydrogéologie des garrigues nord-Montpelliéraines. .
La nappe en
réseau du causse drainée vers cet accident bordier est limitée au nord par
l’anticlinal du Pic Saint-Loup, structure plissée très complexe. Deux colorations effectuées par le SCAL (P. Dubois) et CLPA (D. Caumont) ont démontré
que cet important accident méridien sur lequel sont positionnées la grotte de la Fausse Monnaie
et l'aven de la Baume-Saignier (bois de Sauzet) constituent
un des amonts du système de drainage du causse dirigé vers l'évent du
Lirou et la source du Lez.
En amont de l'évent
du Lirou et non loin de son exutoire, les combes issues de la retombée méridionale du causse
(ravins de Caucolières, de la Déridière), sont percées par des boulidous
(boulidou des Matelles, Boulidou de Caucolières....)
qui respectivement
tamponnent les venues importantes du système. Un aven (aven de la Baraque)
situé quant à lui à l'extrême amont de ces trop pleins et sur le plat du
causse (face au "Relais des Chênes")
est désigné mais sans preuve flagrante comme cheminée d'équilibre de
l'ensemble.
1 - Le
Système Event du Lirou - Source du Lez
L’évent du Lirou
situé dans une reculée prés du village des Matelles, bien calée sur la
faille (karst barré) qui met en contact direct les calcaires Oxfordien
(Jurassique moyen) et Valanginien (Crétacé) constitue l'exutoire principal
des précipitations d'une partie du causse Viols-le-Fort Cazevieille. Il
draine ce dernier jusqu’à l’anticlinal du Saint-Loup ainsi que le bois de Valène
et son extension ouest (70 km2 d'après C. Drogue).
L'évent du Lirou concentre en effet plusieurs rôles
concomitants qui lui confèrent un rôle stratégique dans l’hydrogéologie
des karsts nord-montpelliérains. Au vu des
résultats des expériences de colorations effectuées dans certaines cavités
du causse notamment la grotte de la Fausse-Monnaie) il pourrait constituer, sous certaines
conditions hydrogéologiques, un trop plein occasionnel
de la source du Lez..
Cette hypothèse
est caractérisée en fortes crues par le débordement important de l’aquifère vers l’amont et la mise en
charge d'un cortège d'exutoires (évents) situés dans les ravins
de la Déridière et de Caucolières. La remontée de la nappe karstique
coïncidant dans ce cas avec celle du Lez par l'intermédiaire d'un drain
souterrain inconnu probablement guidé par la faille de Corconne.
L’aven de la
Baraque (-160) situé en amont de ces exutoires constituerait alors une
possible cheminée
d’équilibre à cheval sur un delta souterrain situé entre l’évent
de Caucolières et le ravin de Rendauduc. Cette cavité est connue pour les
variations de ses plans d'eau (siphons) qui peuvent fluctuer sur plus de
35 mètres selon les conditions hydrogéologiques.
Fonctionnement du système :
-
à l'étiage : la nappe
karstique est vidangé par la source du Lez par l'intermédiaire d'une
nappe en réseau dont l'interconnexion hydrologique n'est pas
obligatoirement spéléologiquement pénétrable. Cette interconnexion
s'effectue au droit de la faille de Corconne et de ses accidents
parallèles sur lesquels sont calés en delta les galeries de l'aven de la
Baraque et celles du réseau du siphon amont de l'évent de la Déridière.
-
en moyennes eaux : la mise
en charge de l'évent du Lirou (10m3/s), laquelle correspond à des venues
concomitantes du causse, tous réseaux confondus fait remonter le plan
d'eau de l'aven de la Baraque à la cote -120/122. Les galeries du grand
Boulidou des Matelles et du boulidou de Caucolières sont alors
totalement immergées mais leurs orifices ne sont pas émissifs.
-
En hautes-eaux : les apports
du causse et ceux issu du drain diffluent issu de la faille de
Corconne saturent les conduits du boulidou de Caucolières et de l'évent
du Lirou dont les orifices débordent. Le niveau constaté dans l'aven de
la Baraque ne varie pas. Il reste à -120 (2) car au-delà de cette cote
d'équilibre la nappe karstique affleure et met en charge le ravin de la
Déridière en son amont. Les crues n'ont plus d'incidence sur le
réseau souterrain en aont dont les niveaux sont temponnés par les débits
respectif étagés des exutoires de ce ravin. Un débit qui peut atteindre
au total les
15m3/s au débouché des Matelles.
-
La cote piézométrique de 109m reste cependant à surveiller dans
les cavités situées dans le secteur de l'aven des Nymphes.
Notes :
(1) La faille de Corconne relayée par la faille des Matelles barrent le karst Jurassique et drainent les eaux
vers les profondeur du synclinal crétacé des Matelles vers la source du Lez depuis le causse de Pompignan.
(2) cette cote correspond
à une salle (25m x 15m) dans laquelle Robert de Joly s'arrêta en 1935 sur
un bouchon d'argile. En 1937, à la suite de violents orages, ce fond est
trouvé décolmaté donnant accès a un réseau de 350 mètres de galeries
fermé en amont comme en aval par des plans d'eau siphonnants (cote
-160). L'aven de la Barraque jouant le rôle de cheminée d'équilibre.
Le
collecteur du « Relais des Chênes »
Nous
situons ce collecteur hypogé au centre duquel est érigé le « relais des
chênes » dans un triangle ayant pour limites. Au nord le secteur dit de
« Tourne Bouteille ». Au sud, le secteur de l'auberge du « Relais des
Chênes » et de la « Taillade de Conques ». A l'est, la combe de
Matte
Redonde. A l'ouest, le « Coteau de Las ».
Vers ce collecteur situé vers la cote – 160 converge trois
systèmes (ou contextes spéléologiques) que nous définissons en fonctions
des éléments géologiques recueillis sur le terrain (tectonique,
pendages, etc) :
-
système du « bois de l'olivier » ou « de la plaine de Cambous ». Il
regroupe une cinquantaine de cavités dont certaines sont des cavités
phares (avens Michel, Granier, Brigitte, Minuit, Gennevaux, etc..). Ces
cavités sont à l'exception de la grotte Gennevaux des cavités à
dominante verticale sans prolongements horizontaux importants. Elles
concourent à la pénétration rapide des eaux dans le karst. Certaines
sont parcourus par des écoulements temporaires (Minuit..etc).
-
système du « bois de Valène » - diffluence « devois de la « Rouvière ».
Il regroupe les cavités du secteur de l'abbaye de Calages (bois de
l'âne, combe Ratouyre), Tauriès. Bien que peu de concentration de cavités soient recensées
dans ce secteur, de nombreuses dolines marquent cependant le trajet d'un réseau
diffluent dont l'aven de la Baraque pourrait être un des points d'aboutissement
le plus au nord et le Boulidou des Matelles le plus au sud..
-
système de la « plaine de Seuilles » - « bois de Sauzet ». Ce
secteur est lui même divisé en deux réseaux bien distincts. Le premier
est issu de la plaine de Seuilles et de Peyrebrune, secteur aux cavités
à la conformation de pertes (contact Trias) , et le second du très fracturé « bois de Sauzet » dont l'aven-grotte de la Fausse Monnaie, l'aven de la baume
Saignier en représentent les cavités phares. Le premier démontre par son
rôle de capture de la tête des ravins de la Déridière l'existence d'un
appel au vide important au profit de la basse plaine de Seuilles (Tourne
Bouteille). Appel au vide confirmé par les résultats des colorations des
cavités du second, lesquelles devraient théoriquement aboutir à la
résurgence des Fontanilles (versant hérault), mais qu'un artifice
géologique divisant l'anticlinal du pic Saint-Loup fait résurger a la
source du Lez. (voir réseau des Fontanilles).
|
Bassin
Versant : FLEUVE HERAULT
2-
Le
système de la résurgence des Fontanilles (versant Hérault)
Les limites
d’extension du drainage de cette source pérenne très importante de la rive gauche
de l’Hérault restent imprécises malgré la coloration pertinente réalisée
à
l’aven Vidal par M. Wienin. Cet aven bien placée sur l'axe même de l’anticlinal du Saint-Loup
qui traverse le bois de l'Abric, région constellée de cavités,
est située à un kilomètre cinq cent à vol d’oiseau à l’ouest de la
grotte de la Fausse Monnaie. La limite des deux versants Lez-Hérault entre
les deux cavités, bien qu'imprécise, nous
parait toutefois liée à un ensellement (accident transversal) situé au niveau du col de la Pourcaresse
emprunté par D.986.
Nous situons
plus particulièrement la plus grande partie du bassin d'alimentation
amont de cette exsurgence au-delà de l'anticlinal de le Selette au sud
de Viols-le-Fort dans le secteur des Matelettes - Pialapor.
=>
Le drainage
vers les sources de Saugras et de Montlobre (sud-sud-ouest du causse)
Il est mineur. Il concerne une tranche superficielle du karst liée à une lentille marno-calcaire (argovien) située entre les villages de Viols-le-Fort et Murles. Il
présente peu
d’intérêt sur le plan spéléologique bien que quelques cavités (paléokarst Mio-Pliocéne) y soient
recensées (grotte du Capelan.. etc.). Seule une perte, la
perte de l'Arnède (cours d'eau local temporairement actif) prolongement incisé de la dépression de Saugras qui
rejoint la Mosson prés de Vailhauqués, et dont la coloration a traversé
l'appendice sud-sud-ouest du causse de Murles pour rejoindre la source
de Montlobre, présente un interêt. Les possibilités spéléologiques
restent toutefois très limitées. Quelques boulidous temporaires (Le Poujol)
peuvent cependant présenter quelques espoirs de pénétration dans un
système très localisé de galeries de conformation modeste.
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Photo : Le boulidou des
Matelles, large excavation temporairement émissive ouverte au centre du ravin de la Déridière. Premier "Trop Plein"
en hautes eaux en
amont des galeries de
l'évent du Lirou". (DC) et jalon sur les galeries amont de l'évent de
la Déridière.
photo : Entrée busée
(résistante aux crues) du boulidou
de Caucolières dans le coude prononcé du ravin de Caucolières. Deuxième trop plein d'importance de l'évent du Lirou.
(photo DC).
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Les 3 boulidous aval de la
DéridièreMise en charge intermédiaire entre le Boulidou des
Matelles et l'évent de la Déridière
(Photos DC) |
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