LE PIC SAINT-LOUP ET LE CAUSSE VIOLS LE FORT - CAZEVIEILLE
Le Causse
Viols-Le-Fort - Cazevieille plus familièrement connu sous le nom de
plaine de Seuilles (et non plaine des Feuilles...!) est caractérisé dans le paysage des garrigues par
le relief hardi du pic Saint-Loup dont les 658 m se dressent au-dessus de
grandes étendues chaotiques de lapiazs où s'enracine une solide végétation
de chênes verts.
ACCES AU PIC
ST-LOUP (panoramique sur le causse de Viols)
A partir de
Montpellier : Prendre la route N.986 (route de Ganges) jusqu'à St Gély-du-Fesc (11 Km 500), continuer direction Ganges sur 6 Km environ.
Après le croisement des Matelles et une petite cote on arrive au niveau de
l'ancienne auberge
du "Relais des Chênes" située au début d'une longue ligne droite qui raye le
causse.
A partir de
Gignac (N.109). Prendre la direction d'Aniane, de Puéchabon puis de
Viols-le-Fort par la D.32.
A Viols-le-Fort,
extrémité ouest du causse et limite avec la montagne de la Selette
continuer la D.32 vers Saint-Martin de Londres. Au croisement de
Roussières (1Km après Viols-le-Fort) se diriger vers Viols-en-Laval
(château de Cambous).
UN GEANT
DOMINATEUR
Du sommet de ce
géant dont on aperçoit la silhouette de Montpellier (Promenade du Peyrou)
et vers le sud le causse Viols-le-Fort – Cazevieille se présente tel un
vaste plateau hérissé d'un cortège de collines (Puech de Caucaliés, Les
Suques, La Malarasse, bois de Sauzet) d'aspect monotone évoquant notamment
sur ses bordures septentrionales et méridionales quelques dunes de sable
aux formes souples et arrondies couvertes de chênes verts.
Les puissantes
racines de ces avant-monts entaillés de ravins et de combes longues et
sinueuses (Déridière, combe de Mortiés) s'orientent vers la plaine
verdoyante de Prades-le-Lez au sein de laquelle les pittoresques villages
de Saint-Jean de Cuculles et des Matelles s'abritent du Nord.
A l’ouest, et en
direction de Viols-Fort puis vers le sud, la région du Pic Saint-Loup
englobe un ensemble de petites unités géographiques (Le Closcas, bois de
l'Asse, Boscorre), découpées par un important réseau hydrographique
(ruisseau de Saugras, de Corbières, de la Garonne, de la Mosson) dont les
bassins d'Aniane, Montarnaud et Grabels constituent les prolongements
méridionaux.
L’ensemble de ce
soubassement méridional du Pic Saint-Loup est comparable à une vaste dalle
incluse dans un triangle de 35 km2 compris entre les villages des
Matelles, Cazevieille et Viols-le-Fort.
A sa base,
occupée par le bois de l'Ane et la plaine de Seuilles, la route D.986 (Montpellier-Ganges)
raye le causse du nord-est au sud-ouest en une longue ligne droite sur
laquelle viennent se greffer la D.113 et la D.113e, petites routes qui
permettent de relier les communes de Cazevieille et Viols-en-Laval et
Viols-le-Fort.
Un réseau de
chemins et de pistes récentes anciennement utilisées par l'armée
(aujourd'hui ONF) permet de s'engager au-delà de la civilisation en plein coeur de cette
belle région, où les troupeaux, entre deux exercices militaires, viennent
paître paisiblement.
Du "Relais des
Chênes", il est possible de traverser le causse perpendiculairement par
un chemin carrossable qui conduit de Viols-le-Fort par les ruines de
l’abbaye de Calages (privé) et les fermes de Lavit et Prax. On rejoint
ainsi la D.127, route sinueuse qui traverse les bois des Cabourilles et de
Caravettes pour gagner Murles, dernier village situé au sud-sud ouest du
causse.
Note :
Nous avons volontairement dissocié ce causse de son prolongement
morphologique (montagne de la Selette) naturel au-delà de l’accident
ouest-sud-ouest – est-nord-est du Pic St-Loup au niveau de l’axe mas de
Bouis, Viols-le-Fort, comme le propose J.-F. BRUN (3). La faille du
Mazet a l'ouest de Viols en constituant la limite Ouest.
1 -
Le Saint-Loup, la
plaine de Seuilles et ses contreforts ravinés
Le pic
Saint-Loup marque de son empreinte hardie le paysage d'ensemble de ce
secteur limité à un triangle compris entre son sommet
(658m) au nord, la ferme de la Pourcaresse à l'ouest, et le village des
Matelles au sud.
Dominée par ce
"géant des garrigues" de quelques 300 m de hauteur la plaine de Seuilles
qui s'étale à la base de son versant méridional se divise en
deux zones morphologiquement bien distinctes :
Photo : L'étendue
aplanie par l'érosion de la
plaine de Seuilles a la base su Pic Saint-Loup (DC)
- Au sud-sud-ouest
de l'échine principale du massif et du village de Cazevieille se
développe une grande plaine coiffée par quelques coteaux
(coteau de Las, 269m, La Malarasse, coteau 298, coteau du Sauzet). Au centre de
cette plaine légèrement déclive, les domaines de Roubiac et de Seuilles occupent une situation privilégiée non loin de la
"vieille route" Montpellier-Ganges, ancienne draille reliant
autrefois les villages
des Matelles et Saint-Martin de Londres.
Si les
phénomènes karstiques de cette plaine sont assez épars contrairement aux
autres secteurs du causse, le coteau de Las et le bois de Sauzet dévoilent
par contre de superbes lapiazs chaotiques et de nombreuses cavités sans doute parmi les plus
travaillés de ce causse.
Continuité
évidente de la chaîne du Saint-Loup qui de 652 m passe à 402 m au signal
de la tour de Cazevieille, puis à 315 m au réservoir de la Pourcaresse, le
bois de Sauzet concentre sur 4 Km2 environ un karst particulièrement dense
et fracturé. La grotte de la Fausse-Monnaie -110), l'aven de la Fortune
(-91), l'aven de l'asperge (-78) et l'aven de la
Beaume-Saignier (-90) y occupent richement le contexte que nous considérons
comme l'amont d'un grand drainage souterrain qui s'exerce en direction de
la partie basse de la Plaine de Seuilles (secteur Coteau de Las - Tourne
Bouteille).
- Au sud-sud-ouest du pic Saint-Loup
et du village de Cazevieille, dans un triangle compris entre les villages de Cazevieille,
Saint-Jean de Cuculles et Les Matelles, le massif constituant l'amont de
cette de cette vaste plaine située en contrehaut de la combe liasique de Mortiés
présente une coalescence d'amorce de ravins encaissés et asséchés (Rendauduc, Yorgues) dont les
débouchés sur la plaine du Triadou contribuent à grossir temporairement
les ruisseaux aériens du Terrieu et du Lirou. Les plus incisants cependant
dans la masse calcaire sont ceux de Peyrebrune et des Moines, lesquels
donnent naissance au long et sinueux cours de la Déridière rejoint en aval
par l'entaille discrète du ravin de Caucolières.
C'est à partir de la
ferme de la ferme de La Figarède (Alt 270 m), que le ravin de la Déridière aux
nombreuses et profondes sinuosités entaille le bois de l'Olivier et le
bois des Moines. Il traverse ainsi sur 5 Km environ les contreforts
jurassiques (Dogger et Oxfordiens) du causse lesquels viennent butter (karst barré) au niveau du
village des Matelles contre les marno-calcaires du Valanginien (Alt :
90 m). Les ravins de Chaillié et de Caucolières contribuent à élargir le
lit de ce dernier, au centre duquel 1200 m au nord-ouest du village des
Matelles, s'ouvrent une série de boulidous temporaires (Grand Boulidou des
Matelles, Boulidous de Caucolières et de la Déridière). Complexe
souterrain maillé par des plans d'eau siphonnants qui développe sur plus de 3500 mètres de
vastes et très caractéristiques galeries.
|
photo :
Dans son
ensemble ce soubassement raviné du causse est très intéressant du point de vue spéléologique.
Il constitue à notre avis la zone charnière (flux-reflux) du système du système de
débordement des réseau Lirou-Lez.
L'orientation nord-nord-est - sud-sud-ouest du ruisseau de Déridière, en
accord parfait avec la structure des faisceaux tectoniques cévenols,
laisse à penser que c'est dans cette région que pourrait se résoudre le problème
spéléologique de la source du Lez. Entendons par là, sa relation (delta
souterrain)
avec la faille de Corconne au droit d’un grand collecteur qui reste
bien entendu entièrement à découvrir. En ce sens il nous parait important
de tenir compte de deux possibilités :
-
L'une
concernant la partie inconnue entre le siphon terminal de l'évent de la
Caucolières (siphon amont) et l'aven de la Barraque (siphon aval) sur le
parcours de laquelle pourrait s'exercer une branche de ce delta via la
faille de Corconne et son extension vers la faille des Matelles,
ensemble développé sous aux grands ravins (Moines, Rendauduc, St-Roman)
-L'autre
concernant le contact direct jurassique - crétacé de la faille des
Matelles, karst théoriquement barré mais susceptible de développer un
systèmes de galeries sur lequel viendrait dans le secteur de Notre-Dame
des Champs rencontrer un des lus importants collecteurs du système.
2 - Le bois
de l'Abric
(Devois des Boeufs, Planasse de la Bure, Pourcaresse)
Limitée au nord
par le signal de la Pourcaresse (Alt : 265m), à l'est par la D.986 (point
de flexure tectonique) et à
l'ouest par la D.32, ce secteur de 8 Km2 est le moins important en
superficie de l'ensemble du causse. Il n'en est pas pour autant
inintéressant puisqu'il concentre, entre les fermes de la Pourcaresse et
le château de Cambous un nombre considérable de cavités réparties
particulièrement dans le bois de l'Abric. Zone dépressionnaire affectée de nombreuses dolines, le bois de l'Abric situé sur la continuité
anticlinale du Saint-Loup est en tout point comparable au bois de Sauzet
dont il constitue le prolongement vers l'ouest. Lapiazs chaotiques, diaclases
profondes, marmites d'érosion, bouches imposantes d'avens (aven Vidal,
avens "14" et "15" de Gennevaux, aven "NW" du
bois de Cambous) abondent
sur une superficie de 2 km2 dont le point bas à 250m d'altitude s'ouvre sur
une légère combe nord-nord-ouest - sud-sud-est qui s'évase en direction du
bois de l'Olivier.
De la montagne
de la Pourcaresse à la base de laquelle sur le flanc marneux nord-ouest naît la
source de Termeneau, à la ferme de la Roussières, la dénivellation passe
de 329 m à 242 m. Elle indique une nouvelle inclinaison de cette région
vers la cuvette de Saint-Martin de Londres (Devois
des Boeufs) empruntée par le ravin de Termeneau. Entre
les villages de Viols-le-Fort et Viols-en-Laval, les plaines de la Rouvière et des
Claparèdes, zones autrefois intensément cultivées et qui constitue
des prolongements morphologiques évident de la plaine de Seuilles (niveau
d'aplanissement) sont marquées par une dépression très nette dominée par les contreforts du massif de la Selette.
Cette dépression concentre des cavités "pertes" de toute première
importance sur le réseau des Fontanilles (Avens 1 et 2 de Roussières).
3 - La plaine
de Cambous
(bois de l'Abric et de l'Olivier)
La plaine de
Cambous, région comprise entre les villages de Viols-le-Fort, la ferme de
Cantagrils et l'ancienne auberge du "Relais des Chênes" occupe une superficie de 20
Km2 située entre le bois de
l'Abric au nord et le vaste massif du bois de Valène au sud, autre unité qu'il
convient d'individualiser en raison de sa particularité topographique.
Traversée d'est
en ouest par la D.127e, qui de Viols-le-Fort à la route D.986 dessert les
fermes de Prax, Lavit puis pénètre dans la partie la plus sauvage du causse vers l'abbaye de
Calages, cette région dominée par quelques collines aux formes monotones (Les Suques, alt : 263m, 231m)
se présente sous l'aspect d'une grande
dalle calcaire. Lapiazs chaotiques et pierriers nivelés par l'érosion,
alternent avec une parfaite régularité avec de grandes étendues éparses jadis
cultivées. Cette région est un terrain militaire.
La « terra-Rossa »,
argile de décalcification y colmate de nombreuses dolines et diaclases et
envahit bon nombre de cavités dont celles particulièrement nombreuses qui
se groupent dans le secteur de la classique grotte de Gennevaux (avens
Brigitte, de Minuit, du Triangle etc..) Dans ce secteur
de 4 km2 environ on dénombre plus d'une cinquantaine de cavités. Cette région dont
l'accès est
facilité par la proximité de l'axe routier (D.986) est incontestablement la plus riche en cavité du
causse. Plus au sud et
au-delà des ruines de l'abbaye de Calages, l'accès étant plus difficile
et la végétation plus dense (surtout aux abords du bois de Valène), la plaine de
Cambous est beaucoup moins riche car un peu moins prospectée.
Au sud-ouest, la
vallée verdoyante de Saugras adossée au bois Noir et arrosée par la source
de la Cure constitue la limite ouest de cette région que nous avons
volontairement séparée pour plus de compréhension du bois de Valène et de ses unités périphériques.
4 - Le bois de Valène
Vaste
bourrelet inaugurant au sud les contreforts méridionaux du causse Viols-le-Fort - Cazevieille, le bois
de Valène s'étire sur plus de 8 km longitudinalement du nord-nord-est -
sud-sud-ouest entre le ravin de Caucolières et la plaine de Montlobre.
C'est contre le versant méridional de dernier que s'adossent les
nouvelles constructions du village de Saint-Gély du Fesc.
Ponctué par
quelques éminences massives (La Taillade de Conques, Alt : 297, bois des
Laurèdes, Alt : 286 m, Le Closcas, Alt : 273 m) et entouré de collines
(mont Bourras, bois des Traverses, bois de l'Aven, bois de Cabourilles) cette
vaste région très boisé au sein de laquelle trône la bergerie des Tribes
est cependant bien irrigué par un réseau de chemins et pistes. Il n'en reste pas
moins méconnu car en retrait de la D.986.
C'est à partir
des villages de Combaillaux et Murles que son accès est le plus pratique
et qu'il convient d'y accéder.
Paysage où
abondent lapiazs chaotiques, pierriers à perte de vue, le bois de Valène
est peu riche en cavités. Seuls les secteurs des bergeries des Plantiers,
des Tribes et des Bessières,
en recensent quelques unes.
La végétation assez dense
et de ce fait son impénétrabilié semble être à
l'origine de ce déficit qui sera sans nul doute comblé dans les années à
venir lorrsque des coupes de bois y seront entreprises. Ce tapis végétal très important transporté par les lapiazs au fond
des cavités est fort probablement d'ailleurs à l’origine de l’importante
nappe de gaz carbonique
rencontré (à moindre profondeur) dans les cavités du secteur depuis quelques années.
Une invitation a la prudence surtout en été où ce dernier se manifeste
dés les premiers mètres de profondeur (-8 a l'aven de l'Aspro au-dessus
des Matelles).
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