PAYSAGE
Continuité orientale du causse du
Larzac et plus particulièrement de la région méridionale de ce dernier
concernée par les monts et poljes Vacquerois, la profonde entaille des
gorges de la Vis sur la bordure de laquelle s’établit le petit village de
Saint-Maurice-Navacelles, crée une soudaine rupture dans le paysage. C’est
au-delà de cette dernière et dans cet absolu prolongement que s’étire le
causse de Blandas.
Le pittoresque, toujours présent sur
ce causse en tout point comparable à son voisin y rompt la monotonie
relative que l’on a l’habitude de présenter des causses.
Loin d’être d’une platitude exacerbée
sa superficie de 142 km2 laisse la place à quelques éminences importantes
localement appelées « serres » qui malgré leur dénudation établissent une
successions de décors nouveaux (Serre de Labagne, Serre de Frigoulous,
Serre des Trois Prieurs, Serre de la Tude). Ceux-ci émergent curieusement
çà et là au sein de grandes zones de pâturages engendrées par les nombreux
« sotchs » dont est parsemée sa surface. Le Serre Goutéze avec ses 955
mètres en est le plus élevé bien que parfaitement discret sur la bordure
orientale du causse au regard de la vallée de l’Arre.
Il s’étend du sud vers le nord, entre
les deux vallées, celle de la Vis médiane et son train de méandres
pittoresques dont le plus célèbre est le cirque de Navacelles, et la
vallée de l’Arre dont l’entaille longiligne marque la limite extréme des
terrains sédimentaires caussenards.
Les gorges de la Vis inférieure et
leur sillon régulier et rectiligne jusqu’au Pic d’Anjeau à l’Est et la
partie supérieure de ces même gorges de Vissec à Alzon en constitue les
autres limites. Pour le moins celles qui nous paraissent convenir a la
représentation que nous nous faisons de cette région karstique.
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Vue sur le causse |
GEOLOGIE
Le
causse de Blandas-Montdardier s’inscrit sur une vaste dépression du socle
palézoïque dont il épouse la forme ce qui morphologiquement lui attribue
une position déprimée relevant du nez vers le nord. Le grand accident de
la vallée de l’Arre le sépare des formations shisto-gréseuses
anté-dévoniennes du bloc cévenol constitué par le massif du Linguas.
Les vallées allogènes de l’Arre et de
la Vis permettent de définir assez facilement sa chronologie
stratigraphique essentiellement composée de calcaires du jurassique
supérieur reposant sur le Trias. Ce dernier dont on remarques quelques
affleurements aux environ du Tunnel d’Alzon et dans le secteur des Mines
des Malines prés du Pic d’Anjeau est constitué de conglomérats, de grés et
d’argiles dont certaines sont gypsifères. Puissant de 300 mètres prés du
village d’Alzon, il constitue le « toit » imperméable de la masse calcaire
(Héttangien-Sinémurien-Carixien) du massif. Les calcaires
sublithographiques du Séquanien-Rauracien bien lités et fossilifères et
dont on extrait la « pierre lithographique » ceinturent la ceinture nord
du causse (secteur de Montdardier-Les Campels). Ils constituent la majeure
partie des versants du canyon de la Vis. Le Kimméridgien et le Portlandien
dominent sa surface sous la forme de gros bancs à texture dolomitique
grise et ruiniforme. Le Portlandien, calcaire en plaquettes à faciés
récifal peut atteindre par secteur l’épaisseur d’une centaine de mètres.
Sa partie supérieure est cependant décapée par l’érosion.
Le causse de Blandas est une région
morphologiquement intéressante tant les dépressions et les poljes y sont
nombreux et variés. Le plus important, qui n’est autre que le prolongement
du polje de Saint-Maurice – La Vacquerie et individualisé de ce dernier
par les gorges de la Vis s’étend sur plus de 12 km entre les villages de
Rogues et de Montdardier. Sa surface est en partie comblée par
d’importants dêpots détritiques (grés férugineux, argiles, cailloutis
quartzeux) le plus souvent accumulés dans les dépressions
La tectonique la plus marquante
(compression pyrénéo-alpine) et qui a fait rejouer entre autre ici
l’ensemble des accidents préexistants notamment ceux du socle hercynien
s’est matérialisée en rive gauche de la Vis par la montée des blocs
Caucanas-Le Serre-Anjeau compartimentant cette unité du reste du plateau
au droit de la faille Avéze-Montdardier- Madières.
Trois grands accidents rayent le
causse :
- -la faille
Avèze-Montdardier-Madières
de direction grossièrement nord-sud. Celle-ci découpe le causse en deux
unités. Le plateau » d’une part et le bloc Caucanas-Le Serre-Anjean
d’autre part.
- -la faille des Malines qui borde le
massif d’Anjeau, croise la précédente au niveau du village de Montdardier
et se prolonge d’est en ouest vers le causse de Campestre et Alzon.
- -la faille de la vallée de l’Arre
issue du massif primaire du Linguas, grossièrement parallèle à la faille
des Malines qui délimite la bordure sédimentaire du causse d’est-en ouest
et dont le prolongement s’étend plurikilomètriquement au-delà du Larzac
dans le massif de la Montagne Noire.
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Le Polje de Rogues |
HYDROGEOLOGIE
Deux grandes unités bien
individualisées par l’accident majeur qui tranche le causse du nord vers
le sud (faille
Avèze-Montdardier-Madières) sont à distinguer. : le causse ou « plateau»,
et le bloc Caucanas-Le Serre-Anjeau.
- Le causse ou « plateau »
C’est la grande table qui vient en
prolongement du causse du Larzac de l’autre côté de la profonde saignée de
la Vis. Deux grandes régions hydrogéologiques, elles-mêmes comportant des
drainages indépendants, structure ce secteur qui est le plus étendu et qui
correspond à la partie causse proprement dite dont le Sérre Goutèze (955m)
au nord en est le point le plus élevé.
La première, est afférente aux
écoulements et réseaux souterrains qui trouvent leurs débouché dans la
vallée de l’Arre, entre les villages d’Avèze et d’Alzon, au contact de la
faille majeure qui sépare les terrains calcaires des terrains
shisto-granitiques du Linguas.
La seconde, concerne ceux qui
trouvent leur débouché dans les gorges de la (vis médiane) entre les
villages de Vissec et de Madières.
Plusieurs colorations dont celle
réalisée à l’aven de Rogues, cavité maîtresse de cette région attribue aux
exsurgence de la Tuillède, de La Magnanerie et de la Follatière (7) le
drainage de la partie centrale du causse située en-deçà de l’accident
médian des Malines.
Celles de la perte des Campels (à
préciser), au nord du causse et prés du village de Montdardier localise
une partie du bassin d’alimentation de la source de Las Fons, exsurgence
située dans la vallée de l’Arre, enfin, celle très importante de l’aven
des Albarons cavité située au sud-ouest vers Perrarines (4), montre un cas
de diffluence entre les bassins versants de l’Arre et de la Vis.
Plus à l’ouest, dans les lits
respectifs de la Virenque et de la Vis, une série de pertes, lesquelles
assèchent irrémédiablement ces rivières à l’étiage, contribuent à l’apport
d’alimentation de la Foux de la Vis située dans la Vis Médiane.
- Le bloc Caucanas-Le Serre-Anjeau
Les
écoulements collectés par cette région, très accidentée et complexe
dominée par le massif de la Tude-Anjeau cisaillé par de petites unités
morphologiques et de nombreux thalwegs, trouvent leurs débouchés dans la
Vis inférieure entre les villages de Madières et Saint-Laurent le Minier.
Il est hydrogéologiquement indépendant du causse. Une seule expérience de
coloration concerne cette région. Il s’agit de celle, très localisée, de
la rivière souterraine du Grand Bousquet qui aboutit à l’évent de
Cartayrals près du hameau de Beauquiniès..
Les
gorges de la Vis :
Dans l'imposante masse tabulaire du causse, les gorges de
la Vis apparaissent comme une des plus belles manifestation karstique des
Grands-Causses.
Sur plus de trente kilomètres elles
dessinent au fond d'un canyon géant de plus de 1000 m de large et 300 m de
profondeur, une élégante incision au fond de laquelle se découpent de
nombreux et sinueux méandres. Le plus pittoresque d'entre eux, le cirque
de Navacelles, curiosité touristique à part entière attire chaque année en
période estivale des milliers de visiteurs. La grâce et la pureté des
lignes de méandre abandonnée par la Vis en fait un des plus beaux joyaux
morphologique de France.
Les gorges, taillés à même plus de
300 mètres de sédiments divise géographiquement les structures
horizontales des causses de Blandas-Montdardier et du Sud-Larzac ainsi que
la chaîne de la Séranne dont la retombée du Roc Blanc constitue la limite
méridionale du domaine caussenard.
La Vis supérieure
ou (canyon supérieur) prend naissance au contact des terrains primaires au
niveau du village d'Alzon, localité située à trois mille mètres au
nord-ouest du cirque de Navacelles. Cette rivière issu du massif de
Saint-Guiral y pénètre dans les calcaires, lesquels très fracturés
absorbent à l’étiage la totalité de ses écoulements qui réapparaîssent à
l'air libre dans la gorge médiane, à la résurgence de la Foux. Le trajet
théorique karstique (à vol d’oiseau) reconnu par traçage est de l'ordre 6
km. Le canon rapidement asséché par ces pertes reçoit deux importants
affluents dont la Virenque, elle même soutirée par le réseau profond
drainée par la Foux.
La Vis médiane
: On peut considérer que celle-ci prend naissance au point de confluence
des réseaux aériens cités c'est à dire à partir du village de Vissec. Le
dénivelé à ce niveau entre la surface du causse et le fond de la gorge
atteint à cet endroit déjà plus de 260 m. La largeur de la gorge est de
l'ordre de 1000 mètres le Tibelet (cote 718) et les Plantiers (cote 695).
Ici la Vis change de direction. De l'axe grossier Nord-Sud elle bifurque
franchement vers l'Est. Non loin de Vissec, les premiers méandres
pittoresques apparaissent creusés dans le Bathonien dont le niveau
supérieur forme un net replat témoin d’un ancien niveau d’écoulement.
A la sortie de ce premier train de
méandre et au contact d'une accident marquant la transition avec le
jurassique moyen, la résurgence de la Foux surgit soudainement d’un long
canyon et en rive droite du canyon. Elle donne naissance à une belle
rivière (2 m3 /s en moyenne) qui se faufile jusqu'à Navacelles à travers
un système de méandres emboîtés dans d'anciens tracés (méandres des
Poujols, des Cambons, du Four) témoins d'une étape postérieure de
creusement de la gorge.
Le plus
spectaculaire de ces tracés est bien entendu le fameux cirque de
Navacelles appelé ainsi par sa configuration en forme de reculée. Au delà
de ce magnifique phénoméne morphologique résultant d’une auto capture de
la rivière, ce sont plus de 22 trains de méandres qui défilent jusqu’au
village de Madières, petite agglomération qui marque le niveau de
transition avec la partie inférieure de la gorge.
La Vis inférieure
toujours aussi imposante avec ses 1000 m de large en moyenne et 250 m de
profondeur les gorges effectuent un nouveau coude brusque vers le nord au
niveau du village de Madières comme pour remonter en sens inverse le
cours qu’elle a précédament descendu entre Alzon et Vissec. Cette
orientation est désormais nettement influencé par le faisceau tectonique
cévenol qui donne lui même sa direction. Les méandres cessent et c'est une
vallée assez paisible creusée à même la Séranne et le bloc Caucanas-Le
serre-Anjeau qui conduit vers sa confluence avec l'Hérault. Les dimensions
restent toujours imposantes mais la morphologie de ses versants s’adaptent
aux contextes locaux des versants du roc Blanc et du massif d’Anjeau.
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La mare de Rogues |
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LES RESEAUX KARSTIQUES
Vis Supérieure :
Le réseau de la Foux de la Vis
Résurgence, entre-autre des eaux enfouis au niveau du
village d’Alzon, la Foux de la Vis collecte un ensemble de circulations
souterraines des causses environnants (Larzac sud-ouest, Blandas
sud-sud-ouest notamment). Elle constitue un grand niveau de base local
dont l'étendue n'est pas encore connue. Hormis les colorations des pertes
de la Vis et de la Virenque, rivière allogènes issu du massif du Linguas,
seules deux colorations, l’une issu du causse de Blandas (aven des
Albarons), l’autre du causse du Larzac (Aven du Marascle) ont permis de
lui attribuer une origine autre que celle des pertes précitées.
Le Moulin de la Foux
(résurgence de la Vis) |
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Cette résurgence, dont le site est
remarquable et n’a point d’égal dans les Grands-Causses, présente un
griffon de sortie qui donne naissance à une cascade dont le débit varie de
2 à 5 m3/s selon la nature des précipitations. Ce dernier est un vaste
siphon reconnu en plongée jusqu'à la côte -75 m. En aval, 1500 m environ
sur la même rive, un complexe de cavités (Foux aval de la Vis, évent de
Bergougnoux, évent du Cambon), cavités creusés à même un réseau de
fractures de détente de bordure du causse sont probablement liés à cet
aquifère dont ils tamponnent exceptionnellement les crues. L'exploration
détaillée de ces cavités et des siphons qui leur sont associés, bien que
situés en aval de cette résurgence, nous paraît primordiale quant à la
pénétration spéléologique du complexe souterrain qui converge vers cette
résurgence et dont l’ampleur est considérable.
Les réseaux des évents de Rocalte, Bel-Fournet,
Aouglanet, Follatière, Magnanerie, Tuillède
Au-delà des méandres des Poujols,
environ 800m en amont du cirque de Navacelles, l'évent de Rocalte, situé
en rive gauche développe plus de 2000 m de galerie sous le causse de
Blandas. Les galeries imposantes de cette cavité (10 à 12 m par endroit)
laissent à penser qu'il s'agit là d'une ancienne émergence majeure des
gorges antérieure à la mise en place de la Foux de la Vis. .
Après le village de Navacelles en
face duquel débouche le réseau en delta des évents de Troutchenques et
Belfournet et beaucoup plus en aval et à mi flanc du versant (coté Blandas)
l'évent de l'Aouglanet constitue une des pièces maîtresses des gorges. Son
orifice colmaté par la langue d'un important éboulis voit temporairement
naître une véritable rivière sans doute le trop plein du système
souterrain deltaïforme de l'aven de Rogues.
Au sortir des nombreux méandres qui découpent les strates
régulières du rauracien, le porche géant de la grotte de la Follatière
tout prés du mas Del Pont retient l'attention. Il donne accès à un réseau
de galeries aux formes d'érosion remarquables par lesquelles transitent
temporairement une partie des eaux du causse.
Le porche de la
Follatière |
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Le réseau de la
Tuiléde-Magnanerie (exutoires du réseau de l’aven de Rogues)
Deux résurgences
situés en aval, l'évent de la Magnanerie et de la Tuillède sont associées
à ce système qui forme un important delta souterrain. Plusieurs kilomètres
de galeries y sont actuellement reconnus sous la forme de conduits noyés.
(2)
Le Menhir de Rogues |
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En aval du ravin de La
Rouveyrolle, l'évent du Prunairol (ou de la Magnanerie) masqué par un
rempart de tufs, livre un beau siphon pratiquement situé à la verticale et
à la base d'une série de cavités étagées. Ces dernières, l’évent de la
Rouveyrolle et la grotte de la Sardine sont des débouchés probables sur la
Vis d’un réseau étagé de l'important delta souterrain aval de l'aven de Rogues.
1 Km 500 en aval, la
résurgence de la Tuillède, exutoire le plus en aval du système constitue
l'élément principal de ce réseau De nombreux siphons émaillent cette
cavité qui développe actuellement plus de 2500 m de galeries calées
l'accident majeur du secteur représenté par la faille de Rogues (faisceau
Cévenol- Faille de Madières)
Vis Inférieure
A partir du coude brusque prononcé par les gorges au niveau
du village de Madières commence la Vis inférieure. Ce sont plus de dix
kilomètres de rives disputées à droite à la montagne de la Séranne et au
bloc Caucanas-Le Serre-Anjeau. L'évent de Madiéres, puis quelques
centaines de mètres plus loin l’évent du mas Neuf inaugure les exutoires
les plus importants de cette partie des gorges. L’évent du Calavon,
l’évent des Resses, situés au sein de reculées encaissées échancrées dans
le causse, enfin la rivière souterraine du Grand Bousquet à mi-flanc du
Pic d’Anjeau en sont les plus caractéristiques. Plus loin encore dans les
gorges après le village de Gorniés et son systèmes de vallées borgnes tout
se rapprochant de Saint-Laurent le Minier, les évents Plantayrels, de
Longue-Battue, drainent l’avancée du pic d’Anjeau constituée par le massif
de Roquemaure
SPELEOLOGIE
L’exploration des
cavités de ce causse peut être considérée comme une des plus intéréssantes
de la région nord-Montpellièraine. Très variés dans leur contexte elles
sont rattachées à des réseaux qui possèdent leur propre identité et qui
trouvent leur débouchés dans des vallées opposées sur le plan
géographique.
Les grands réseaux
souterrains qui débouchent dans la vallée de l’Arre au nord du causse sont
des exemples typiques de vieux systèmes de pertes de cette vallée sur
lesquels viennent se raccorder les cavités plio-quaternaire de la partie
orientale du causse et leurs écoulements (évent de Rognés
, évents de Bez
et de Brun, Chêvres d’Arre). Cette réorganisation karstique attribue à ces
cavités un rôle inversé par rapport à leur activité d’origine. Leur
exploration spéléologique peut donc porter sur ces deux phases de
karstifications et non seulement permettre de belles perspectives de
découvertes mais surtout une aide à la compréhension du schéma régional de
reprise de l’érosion.
Dans les gorges de la
Vis médiane, les caractéristiques des cavités sont différentes et surtout
liées à la tectonique particulièrement importante liée à l’accident majeur Avéze-Montdardier-Madières qui est l’élément « capteur » principal des
cavités plio-quaternaire de la partie méridionale du causse. Le réseau
déltaïforme de l’aven de Rogues dans lequel il faut inclure les
exsurgences de la Magnanerie et de la Tuillède est une des conséquence de
cet accident et de son évolution continue dans le temps. Collecteur des
eaux et à l’origine de la réorganisation de ces cavités dont les rôles
originels n’ont pas été ici inversé mais modifiés, cet accident est de
surcroit un parfait écran imperméable entre le bloc caussenard proprement
dit et le bloc Caucanas-Le-Serre-Anjeau. Les eaux souterraines de
parviennent pas à le franchir (3). Les colorations de l’aven de Rogues
sont démonstratives à cet égard.
Dans les gorges la
Vis supérieure et la Virenque, la capture des écoulements de ces rivières
en faveur de la Foux de la Vis, s’établissent pratiquement au même niveau
c’est à dire sur les franges de l’accident médian de la vallée de l’Arre.
Ce mode de capture est une réplique contemporaine de ce qui était
organisée bien avant l’ouverture de la vallée de l’Arre au droit des
évents des Chêvres d’Arre, de Bez, et de Rognés. Un important réseau
hydrographique dont on retrouve les traces sur le causse (plaine de Navas,
ravin d’Ayrolles, … etc ) en provenance du Linguas s’engouffraient dans
quelques exutoires ou dépression aujourd’hui disparues (érosion des
versants) et mettaient en place des galeries et réseaux que les systèmes
actuels Plio-Quaternaire tendent en tout ou partie à réutiliser (évent de
Bez et Brun). Sur ce même schéma, Il n’est pas impossible que les captures
contemporaines de la Vis et de la Virenque se fassent par simple appel au
vide par l’intermédiaire de ces drains anciens dont certains peuvent être
d’ailleurs temporairement en tout ou partie immergés.
Note :
Une découverte récente (2007), la grotte des Calles (2500 m
de dev), cavité située au-dessus des évents de Bez et Brun semble confirme
cette hypothèse.
Suite
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