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HISTOIRE D'UN CLOÎTRE (1-2)

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"Dispersi sunt lapides sanctuarii in capite omnium platearum"

 

Pilier du cloître : apôtres portant des palmes (Entrée du Christ à Jérusalem ?). Seconde moitié du XIIe siècle.

 

 

 

Chapiteau à feuilles d'Acanthes souples. (XIIe siècle)

LE CLOITRE EN DESSINS D'EPOQUE

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'ET DE SON PILLAGE...

'histoire des pierres du cloître de Saint-Guilhem pourrait être celle de bien des monuments de notre pays. Sauf que celles-ci, et ce n'est certainement pas un hasard, ont traversé, pour la plupart,  l'atlantique pour se retrouver au Musée des Cloîtres de New-York. Il eut été souhaitable qu'un autre destin leur soit destiné, notamment que l'on puisse aujourd'hui les admirer dans leur écrin naturel du val de Gellone.  Le destin en à décidé autrement et il va nous falloir faire avec cette privation insupportable. D'aucuns disent que l'histoire s'est montré cruelle à leur égard, serais-ce la vérité...  Nous allons tenter de raconter ce qui s'est passé et espérer qu'un jour peut être nous puissions les contempler nous-mêmes et les offrir aux générations future qui viendront longtemps sans doute encore à Saint-Guilhem.

Comme bien des édifices religieux les guerres de religion, la Révolution Française n'épargna pas Gellone.  Bien au contraire. Le couvent et le cloître abandonnés par ses derniers occupant furent vendu au peuple en l'occurrence ici à un entrepreneur qui installa une filature de coton.  Celle-ci ne fonctionna pas bien dans les lieux et fut déplacée à Aniane pour des raisons fort compréhensibles d'accès. On essaya d'y implanter une tannerie, sans succès non plus. Devant ces échecs consécutifs et fort probablement par inertie, voire le besoin des autochtones, les différents corps de bâtiments échurent à différents propriétaires qui s'établirent et habitèrent même les lieux. Chacun y alla de son imagination pour y rapporter ses propres commodités et surtout pour en vider son riche contenu historique.  

'est un maçon finalement qui récupéra le cloître et  l'exploitera, utilisant notamment de belles pierres de tufs pour restaurer, voire construire la voûte de quelques belles portes alentour. On dit que chacun venait sur place chercher ses pierres et repartait avec en prime quelques sculptures embarrassantes dont on ne savait que faire.  Quelques uns de ces vestiges se retrouvent d'ailleurs aujourd'hui dans la contrée voire même sur le Larzac : marches d'escaliers conduisant aux coursives, statue de Saint-Pierre décapité, chapiteaux historiés ornée des douze apôtres, armoiries de Mostuéjouls,  prophète Jonas, face de Charlemagne, et bien d' autres statues visibles sur les frontons de portes des villages alentours. Le plus important de ce pillage sauvage, temporairement sauvé  graçe à un magistrat, resta quelques années  à Aniane dans la  propriété de ce dernier où tout un chacun montrant patte blanche pouvait venir le contempler. Moindre mal puisqu'il pouvait  encore être à porté de main et visible par quelques privilégiés : dalles, trumeaux, écussons, chapiteaux, colonnes massives, voire celle qui soutenait la voûte au-dessus de la fontaine du cloître...  (plus de 145 éléments). Hélas, tout ce patrimoine se trouve actuellement au musée des cloîtres à New-York à la suite d'une vente bien regrettable. Une vrai merveille de sculpture, chef d'oeuvre des ciseaux des moines passionnés qui en paix décoraient l'abbaye sans se soucier du temps. 

L'OEUVRE DE LEON VINAS AU SECOURS 

n notera toutefois l'intervention en son temps de l'Abbé Léon Vinas dans les années 1840. Passionné d'Archéologie religieuse, ce personnage haut en couleur et auteur d'une célèbre monographie sur Saint-Guilhem, usera de toutes ses relations et de sa personne pour récupérer chez quelques  particuliers un nombre important de pièces. En 1841, il alerte la Société Archéologique de Montpellier et s'engage dans une bataille soutenue avec les propriétaire des restes du cloître. Il sauve en quelques sortes les meubles et fait rapatrier de nombreux ouvrages au sein de la Société Archéologique de Montpellier. Malgré son action militante et désintéressée, tout ne pourra être hélas récupéré.

Aujourd'hui, on peut dire que les vestiges du cloître de Saint-Guilhem se trouvent répartis ainsi : 

- Musée des Cloîtres de New-York, Société Archéologique de Montpellier, Saint-Guilhem-le-Désert. 

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LE CLOITRE DE SAINT-GUILHEM A NEW YORK (cliquez sur les photos pour agrandissement)