Pilier
du cloître : apôtres portant des palmes (Entrée du Christ à Jérusalem
?). Seconde moitié du XIIe siècle.
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LA
NEF : UNE ÉLÉGANCE RARE
orsque
l'on pénétre à l'intérieur de l'église, on est
curieusement surpris par la nef, exemple même de dépouillement et de
simplicité. Mais que l'on ne s'y trompe pas : majesté et pureté
dominent son architecture. Très haute (18m) et peu large (6m) son
appareil est remarquable, il s'agit là d'un pur art roman qu'une absence
totale de décoration met en valeur. Rien en effet ne viens accrocher le
regard tant les formes sont sobres, douces et élancées. Seul, peut être
le maître-autel qui trône au-dessous d'une magnifique coupole en cul de
four jure dans le décor. La pierre froide, artistiquement posée en petit
appareil apporte à cet édifice une solidité remarquable. Longue de
quatre travées (30m) , la nef est couverte d'une voûte en berceau
régulière et plein cintre. Le tuf, pierre fossile en assure la
clef centrale. Elle est soutenue par de larges arcs-doubleaux en petit
appareil régulier qui retombent sur des pilastres élancés vers la voûte
avec une élégance rare. L'impression de verticalité est ici de ce fait
bien réelle et d'une superbe esthétique. L'ensemble est relativement
bien éclairé par de grandes baies en plein cintre percées dans les
travées supérieures, ainsi que par deux oculus centraux. D'aucuns y
verront une croix entourée du soleil et de la lune...! . Cette nef,
sauf dans sa première travée communique avec les bas-côtés
(collatéraux) très étroits (2,50m), eux-mêmes voûtés en tuf et
dont le plein cintre est soutenu par des arcs doubleaux qui retombent sur
des pilastres engagés. Les murs sont percés de trous de boulins et
allégés par des arcs de décharge peu épais qui encadrent de petites
baies. Dans le collatéral Sud, une porte aujourd'hui murée donnait
directement accès au cloître inférieur du XIe. Ces collatéraux se
terminent d'un côté par de petites niches. Contre l'une d'entre-elle
viens s'appuyer un escalier de bois qui conduit a l'étroite tribune qui
supporte l'orgue tandis que l'autre est équipé d'une cuve en terre cuite
(font baptismaux) .
Élégance,
sobriété, solidité pourrait être les maîtres mots de ce qu'il faut
bien admettre comme étant un des plus beaux chefs d'œuvre architectural
du Languedoc.
LA
NEF DE L'ABBAYE DE GELLONE (cliquez sur les photos pour
agrandissement)
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