Spéléologie LE MASSIF DE LA GARDIOLE

 

 

Le massif de la Gardiole est un "Ilot" calcaire (Alt : 236 m au roc d'Anduze) qui émerge de la plaine littoral entre Montpellier et Sète. Sa superficie est de 65 Km2.Il s'allonge sur une vingtaine de kilomètres (18 Km exactement) sous la forme d'un étroit plateau nord-Est - sud-ouest de 3 à 4 Km de large en moyenne. Il est entaillé par de très importantes vallées prolongées par de nombreux ravins aux pentes souvent marneuses fortement lissées par l’érosion.

Photo : Vue partielle du massif

 GEOGRAPHIE ET PAYSAGE

Ses pentes septentrionales et méridionales constituent un "escalier de géant" (alt : 210-336 m, 40-60 m), rattaché à des buttes isolées légèrement surbaissées (collines de la chapelle St Bauzille, Alt : 185 m, La Crête, Alt : 198 m, Monts de la Jeunesse, Alt : 142 m). Elle est ainsi divisée en deux étages de plate-forme horizontales formant un gradin tout autour de la partie sommitale.

Au nord-est, son appendice constitué par le petit causse abaissé de la "Lauze" (aujourd'hui en partie utilisée par la zone industrielle de Montpellier), est tranché par la Mosson, rivière issue des calcaires du Pli de Montpellier.

Belvédère au-dessus de la "Grande Bleue", la montagne de la Gardiole est un massif original, véritable amphithéâtre ouvert à 180 degrés sur le golfe du Lion. Bien qu’en retrait d’une zone littorale alluvionnaire ou domine la culture de la vigne elle pourrait être comparé à quelques massif des Calanques ayant ici cependant perdu les somptueuses falaises qui en font le charme.

communes incluses dans le massif : Balaruc-les-Bains, Balaruc-le-Vieux,  Fabrègues, Frontignan, Poussan, Gigean, Mireval, Saint-Jean de Védas, Vic-la-Gardiole, Villeneuve les Maguelonne.

Photo : Pli axial de la Gardiole

GEOLOGIE

Il s'agit d'un "horst" anticlinal de calcaires Jurassiques de direction hercynienne (nord-est – sud-ouest) séparé du causse d'Aumelas et de la montagne de la Mourre par le fossé d'effondrement de Villeveyrac-Montbazin (crétacé supérieur avec couverture éocène). Elle correspond à un anticlinal double, bordés par deux synclinaux tapissés de marnes bleues, de calcaires argilo-sableux miocènes et plio-quaternaire, celui de Fabrégues-Gigean au nord, et celui de Frontignan au sud.  

Son plateau sommital est intensément fissuré et caractérisé‚ par de rares lapiazs aux formes classiques des surfaces karstiques de la région.

 La Gardiole est un massif nord-est - sud-ouest fortement relevé sur son flanc ouest où le Jurassique moyen et le Miocène sont directement en contact. Dans son ensemble, les couches du Jurassique moyen s'abaissent régulièrement et entraînent la disparition du Supérieur sous le Pliocène de la plaine littorale.

HYDROGEOLOGIE

La disposition structurale du Jurassique divisé en deux unités karstiques par le niveau marneux Oxfordien-Argovien, crée un axe d'écoulement préférentiel en direction du sud-ouest (bordure de l'étang de Thau) où se concentrent la plupart des exutoires (source de Balaruc, source de l'Abysse, source d'Issanka).

Sa terminaison nord-est draine les eaux des terrains Mio-Pliocène en direction des émergences de la Roubine, de Cauvy et d'Inversac.

Le massif constitue un important château d'eau au centre d'un contexte où abondent "sources minérales et thermales dont les mystères s'ajoutent à ceux innombrables des circulations souterraines en pays calcaire".

En effet, sa position prés du chapelet des formations éruptives et basaltique du cordon littoral (mont Saint-Loup, Villeneuve-les-Maguelone) créé une énigme supplémentaire loin d'être négligeable qui concerne le cas des sources chaudes et des dégagements de CO2 fréquents rencontrés sur sa périphérie.

Son fonctionnement hydrogéologique complexe de ce fait résulte de l'interaction d'une part, de sa position en bordure de mer et des étangs, et d'autres parts de son évolution karstique ancienne.

On constate que le débit important de certaines sources est peu en rapport avec les possibilités du massif. Un drainage des calcaires du Pli de Montpellier s'avère possible ainsi que du karst établi au-dessous du niveau de la mer, vestiges d'un système de chenaux fossiles réutilisés lors de la récente remonté  marine du néolithique.

Le cas des grottes du Mas d'Argeliers et de la Madeleine, etc..  est en ce sens révélateur.

Une zone d'interférence où se mêlent l'eau salée des étangs et l'eau douce du massif crée souterrainement par ces conduits permet d'expliquer en hautes eaux l'augmentation de la salinité de cette zone aquifère. Ses variations ont conduit ou peuvent encore conduire certaines sources, notamment Inversac et Cauvy à absorber l'eau des étangs.

En résumé le massif de la Gardiole est une région t intéressante par sa position en bordure de la plaine maritime où se concentrent les plus curieux aspects hydrogéologiques de la région Montpelliéraine mais limitée sur le plan des résultats spéléologiques en terme d’exploration directe.

Le karst supérieur (Jurassique Supérieur)

Il constitue la calotte sommitale du massif. Son inclinaison fléchit vers la plaine littorale sous laquelle il disparaît. Plusieurs secteurs isolés par la tectonique montrent une organisation hydrogéologique indépendante. Les systèmes actuellement connus sont au nombre de 7 :

Les drainages :

- les drainages du nord-est

- Le réseau de la Madeleine

- le réseau de la Roubine de Vic

- le réseau du Mas Argeliers

- Les drainages du sud-ouest

- le réseau d'Inversac

- le réseau de Cauvy

- le réseau de l'Abysse

- le réseau d'Issanka (voir aussi chapitre Aumelas-Mourre)

- Les drainages profond (artésianisme thermominéral)

- Les sources thermo-minérales de Balaruc

Le Karst inférieur (jurassique moyen)

Ces terrains n'occupent que le tiers des affleurements calcaires du massif. Leur épaisseur avoisinant les 1000 m leur donne cependant d'importantes possibilités de rétention (réserves d'eau) localisées bien au-dessous du niveau marin actuel.

Les possibilités d'écoulement restent encore inconnues, toutefois il semble possible qu'une circulation s'exerce en direction du karst noyé du Jurassique Supérieur. De plus, il n'est pas exclu que l'enfouissement profond des eaux de ce niveau de l'abaissement structural du périclinal de la Gardiole (P. DUBOIS,1964) contribuent à l'alimentation des sources thermales (47 à 48°) de Balaruc-les-Bains. Une faille d'origine très profonde pourrait être à l'origine de l'artésianisme de ces dernières.

Le problème de la salinité de l'eau (7%) et sa concentration en sulfate de calcium demeure plus forte que celle des sources du Jurassique Supérieur. Une origine profonde peut donc être cherchée, d'autant plus que le Jurassique Moyen et le Trias (niveau salifère) peuvent présenter une éventuelle relation (fissures).

Les réseaux du nord-est

- Le réseau de la Madeleine : Ce réseau draine les eaux des calcaires du Jurassique Supérieur du nord du massif vers la source de la Madeleine (1à 5 l/s à l'étiage, 1m3 en crue). Cette source (T : 16° à 16°5) présente les mêmes caractéristiques que la rivière souterraine de la Madeleine. Sa relation avec cette cavité est indéniable d'autant plus que le gaz carbonique dégagé par la source (bulles) occupe parfois la grotte de la madeleine sous forme d'une nappe à forte teneur.

- Le "Creux de Miége" : En aval de la Madeleine, au nord-est - sud-ouest, à 700 m environ, le "Creux de Miége" présente les caractéristiques d'une reculée karstique (200 m X 350 m) entourée de falaises de 30 m de hauteur, au sol marécageux (Alt : 5 m).

Une cavité, aujourd'hui obstruée permet d'atteindre un plan d'eau en relation présumée avec la grotte de la Madeleine.

D'après B. GEZE (1938), le "Creux de Miége" représente un élèment fossile du système de la Madeleine démantelé par arasement. P. DUBOIS (1964) pour sa part pense qu'il s'agit d'un ancien réseau annexe, réutilisé lors de la remontée marine et connecté‚ actuellement sur l'écoulement de la grotte de la Madeleine dont il constitue l'affluent.

- La roubine de Vic : source vauclusienne d'un débit variant de 30 l/s à 2 m3/s en crue, draine le Jurassique Supérieur de la partie Est du massif. Sa température (17 à 18°) et sa salinité (0,5 à 1-2 Gr par l), montrent qu'il s'agit d'un réseau en partie noyé par la remontée marine.

photo : lapiaz sur le massif

 

Photo : grotte du col des Mouchas

Aucune cavité ne permet d'accéder à son réseau souterrain, de genèse récente.

Utilisée au début du siècle pour ennoyer et dessaler des terrains sis en bordure de l'étang cette source dont le niveau avait été relevé (par barrage) d'une cinquantaine de centimètres cessa de couler. On dut renoncer à  son exploitation.

Aujourd'hui, elle se présente sous la forme d'un plan d'eau stagnant (en contrebas de la route de Sète), de plusieurs griffons dans des blocs couverts de vases et de mousses.

La coloration de la rivière de la Madeleine par le B.R.G.M. a mis en évidence l'existence d'une circulation lente (5 Km en 3 mois...!) entre les deux points. Une alimentation possible à partir des pertes de la Mosson n'est pas non plus à exclure. Un petit système souterrain doit exister en amont de la grotte de la Madeleine. L'aven des Vignes en constituant un des indices principaux.

- Le réseau du Mas Argeliers : Au mas Argeliers, le creusement d'un puits il y a quelques années permit de recouper tout à fait fortuitement une cavité souterraine constituée‚ de deux salles (15 m x 10 m), noyées sous 4 m de profondeur d'eau environ. La température de ce plan d'eau, dont les variations lors des précipitations augmentent de 3 m environ, est ici de 15°5 à 16°5 pour une salinité de 0,2 g à 1,5 g/l. Il s'agit donc ici à nouveau d'une cavité réutilisée par la remontée marine (concrétions sous l'eau).

Aucun courant d'eau n’étant décelable toute expérience de traçage n'est à priori pas possible.

 Plusieurs hypothèses tendent à lui attribuer un rôle d'affluent de la source de la Roubine, ou mieux d’un système dont le débouché pourrait s'effectuer au niveau des étangs de Frontignan (Etang d'Ingril).

 - Les réseaux du sud-ouest : Le Jurassique supérieur de la Gardiole apparaît être drainé par un ensemble de sources : Inversac, l'Abysse , Cauvy, source Thermale de Balaruc, Issanka, dont les débits de l'ensemble de plus de 1 m3 à l'étiage passe à environ 10 m3 au total en crue. La surface drainée (18 Km) étant nettement insuffisante pour assurer de tels débits, il est évident qu'il faut rechercher une autre origine notamment pour les sources de l'Abysse et d'Issanka dont la température est plus souterraine. Il est évident que les apports les plus importants ne peuvent que provenir des calcaires du Pli de Montpellier en l'occurrence du causse d'Aumelas et de la Montagne de la Mourre.

Ceci s'avère déjà en partie confirmé par plusieurs expériences de coloration (Voir chapitre causse d'Aumelas).

La disposition synclinale du bassin de Montbazin-Gigean est en effet favorable à cette hypothèse, d'autant plus que cette vaste étendue de plus de 90 Km2 (Aumelas-Cournonterral-Murviel) ne présente aucune exsurgence pérenne d'un débit correspondant.

- Le réseau d'Inversac : (Embressac, Fontaine de)

A 1500 m à l'est de Balaruc et 250 en bordure de l'étang de Thau, la Fontaine d'Inversac naît au contact du Jurassique Supérieur-Miocène. Son exutoire aménagé par la société Saint-Gobain qui y prélève journellement plus de 30 l/s (100 m3/h) ne permet plus d'y constater le fameux phénomène d'inversion fort complexe qui lui doit sa réputation mondiale.

En effet, un "Inversac", terme officiellement adopté par l'Union Internationale des Hydrogéologues, définit une source dont la particularité est de refouler de l'eau douce et d'absorber de l'eau salée.

Il y a quelques années, bien avant les travaux de captage de cette source … des fins industrielles, on pouvait observer le mécanisme suivant "le flot de l'eau salée refoule l'eau douce qui continue à sortir; aussi s'élève t'il progressivement; puis il s'établit une circulation fort complexe : en surface, l'eau de la source gagne l'extérieur, tandis qu'en profondeur l'eau salée se précipite en sens inverse vers les fissures du rocher dans lesquelles elle s'engloutit " Observation B. GEZE, 1937, 10.000 m3 d'eau engouffré par jour ...!).

 Son débouché était alors situé à moins d'une vingtaine de mètres de l'étang et au même niveau.

 Aucune explication vraiment rationnelle si ce n'est celle de LEHMANN à propos des célèbres "Moulins de la Mer" d’Argostoli (île de Céphalonie, Gréce), ne permet de donner une signification compréhensible du système. LEHMANN pense que les "eaux engouffrées réapparaîtraient dans une source sous-marine où elle seraient entraînées comme une trompe à eau, par un autre courant souterrain beaucoup plus violent...".

 La source de l'Abysse qui naît non loin d'Inversac dans l'étang de Thau, pourrait constituer l'exutoire principal de cet important "courant souterrain" dont il est question dans cette théorie. Aujourd'hui les travaux de remblaiement et la construction d'une digue au bord de l'étang ont tendance à faire disparaître cette curiosité et à baisser la salinité de la source dont la connexion directe avec l'étang ne se fait pratiquement plus. (Le taux de salinité est passé‚ en quelques années de 10 g/l à 4 g/l).

D'autres part, la modification du site a nettement fait varier le niveau de la source qui en ce qui le concerne est passé de 1m 20, à 0,70 m.

- Le réseau de Cauvy : autre système vauclusien, la source de Cauvy est située à 300 m de la bordure de l'étang de Thau pratiquement au même niveau que ce dernier. Un ensemble d'exutoires (5, au total) distants de quelques mètres et répartis sur une centaine de mètres, constituent les sorties annexes de cette source dont le griffon principal est une vasque de 5 m de profondeur (-8 par rapport au niveau de l'étang).

Exploitée par pompage comme la source d'Inversac, son débit moyen est de l'ordre de 70 l/s au captage. Des essais de pompages à 150 l/s n'ont pas influencé le niveau piézométrique qui s'équilibre avec celui de l'étang.

Son bassin d'alimentation correspond en gros à la partie Sud du massif de la Gardiole et à la même zone drainée par Inversac. Leur intercommunication souterraine semble être du la aussi à la réutilisation d'un paléokarst.

- Le réseau de l'Abysse : (La Bisse, Le Volcan, La Vise)

La source de l'Abysse est une source sous-marine située dans la partie ouest de l'Etang de Thau, 100 m au nord de la station thermale de Balaruc-les-Bains et d'un petit immeuble de studios (cirque de l'Angle).

Elle se repère en surface de l'étang grâce à un bouillonnement (vaguelettes bien marquées) de quelques mètres de diamètre (8 à10 m), visible par temps calme ou lors de fortes crues.

Au fond de l'étang, profond de 15 m à cet endroit, elle se présente comme un vaste entonnoir d'une centaine de mètres de large au départ, se réduisant à quelques mètres en son point bas situé à - 27 sous le niveau de l'étang.

De nombreux éboulis, galets et coquillages occupent cette vaste dépression et masquent les terrains argileux du Miocène transgressifs sur le Jurassique Supérieur qui constitue ici la terminaison sud-ouest de la Gardiole.

Elle est constituée de trois griffons plus ou moins visibles selon les modifications engendrées par les crues, évacuant plus de 300 l/s en moyenne. La force ascensionnelle de l'eau qui en résurge arrive à créer en surface de l'étang des ondulations de l'ordre de 70 cm (Audoin).

En profondeur, le mélange de l'eau salée et de l'eau douce crée une sorte de brouillard caractéristique qui rend difficile la visibilité.

Bien connue des plongeurs qui l'utilisent pour s'entraîner, la source de l'Abysse est captée depuis quelques années pour les besoins d'une ferme marine expérimentale (élevage de truites de mer). Sa température varie de 17 à 22° pour une salinité de 1à 3 g/l. Vu l'importance du débit évacué et compte tenu de sa situation au droit du synclinal de Montbazin-Gigean il est évident qu'un drainage  issu de ce dernier est préférable à une alimentation provenant du massif de la Gardiole. Un drainage plus lointain, nous le reprécisons en l'occurrence du causse d'Aumelas est de toute évidence envisageable.

SPELEOLOGIE

Hormis quelques cavités situées non loin ou de la frange méridionale du massif, et de part et d’autres les rives de la Mosson : aven des asphodèles, aven des Vignes, aven de la Mosson,  grotte de la Madeleine, très peu de cavités présente un intérêt spéléologique. Les notions de réseaux ici demeurent peu comparables avec celles des causses nord-montpellièrains, y compris ceux du causse d’Aumelas voisin. Le faible potentiel calcaire et surtout le gratient hydraulique n’y favorise pas l’activité karstique Plio-Quaternaire réduite à des manifestations locales de moindre ampleur.

L’ennoiement du karst lors de la dernière remontée marine (32m) a en effet stoppé l’érosion karstique verticale et plutôt favorisé les drainages aériens mettant ainsi préférentiellement en activité un tissus de ravins et thalwegs. La nature marno-calcaires des versants jouant ici un rôle très important.

Deux niveaux de cavernements horizontaux, l’un bien matérialisé par de nombreuses vestiges exhumés aux cotes 145-75m (aven du Figuier, grotte de l’Homme mort), l’autre,  proche du niveau des étangs intéressant le karst Mio-Pliocène décalé par l’accident le plus méridional du massif ses plus éloquents vestiges représentés la grotte de la Madeleine (30m) et l’aven des Vignes. Ces cavités en partie immergées par le reflux des étangs influencé par la dernière fluctuation marine, font partie du débouché sur la mer d’un ancien système qui devait probablement drainer bien au-delà du massif de la Gardiole, une partie synclinal de Montbazin-Gigean voire du causse d’Aumelas. Ces réseaux actuellement noyées dans le claveau effondré de ce synclinal concourent désormais à la très importante et profonde réserve karstique qui alimente par effet de gouttière les sources d’Issanka et beaucoup plus en aval celles de la source de l’Abysse dans l’étang de Thau.

A l’épreuve d’une intense corrosion, dont l’aven de la Baume (commune de Balaruc) donne une bonne illustration, ces cavités présentent périodiquement quelques fortes concentration de gaz carbonique pouvant les rendre dangereuse à toute exploration.

L’aven de la Baume (commune de Balaruc-les-Bains) : une bien curieuse cavité

Cette cavité est une des rares cavités des karsts de la région des garrigues Montpellièraine qui présente des phénomènes de corrosion caractéristiques.

Il est fort probable que cette cavité fut un élément d’une ancienne exsurgence sous-marine comparable à la source de l’Abysse qui résurge dans l’étang de Thau, à la seule différence que la température de ses eaux devait être quant à elle beaucoup plus élevée (plus de 30° à 40°, voire plus).

Deux stades dont il pourrait être très intéressant d’étudier plus précisément et d’historiser nous parait marque cette dernière. Le premier, nous paraît relever d’un simple tronçon et classique élément karstique d’un réseau ayant drainé une partie du massif de la Gardiole, Le deuxième, d’une réutilisation postérieure de ce même réseau (après encrassement de tout ou partie) par un système hydrothermal aujourd’hui complètement démantelé et qui n’est pas étranger aux nombreuses thermales de la anse de l’étang de Thau entre Balaruc et Bouzigues.

Quoi qu’il en soit l’aspect de cette cavité labyrintiforme  ne laisse pas indifférent l’observateur. Il est dommage que sa situation proche d’une zone à urbanisation probable très intense tende à voir cette cavité disparaître par des comblements ou autres décharges sauvages qui pullulent dans le secteur.

(à suivre)

  

  Photo : aven des Jasses