Le
Causse de la Selle est une vaste surface ondulée de 160 Km2, rabotée par
l'érosion, délimitée par la profonde entaille sinueuse des gorges de la Buèges au nord et par les gorges de l'Hérault au sud et à l'est.
GEOGRAPHIE
ET PAYSAGE
Communes incluses dans le massif
: Causse de la Selle, Brissac, Pégairolles de Buèges, Saint-Jean de Buèges,
Saint-André de Buèges.
Photo : le village de Causse de la Selle
Les
collines bosselées de Monthaut (656 m) et du Caylaret (601 m, belvédères
abrupts au regard de la vallée des Thières et de Pégairolles, en
constituent la terminaison montagneuse occidentale. Séparée des monts de Saint-Guilhem à son extrémité
sud-ouest par le ravin sec et désolé de
la combe du Buis (ou du Bouys), le causse de la Selle n'en demeure pas
moins la continuité morphologique de cette région dont elle épouse et
complète la physionomie générale. Le sommet du Monthaut (656 m)
malgré
son approche longue et peu aisée offre à cet égard un panorama
incomparable d'ensemble sur tous les aspects morphologiques essentiels de
cette grande région, dont le relief est nettement accusé par la large
saignée des gorges de l'Hérault. La route départementale 4 qui la
traverse dans le sens de la longueur sur plus de 17 Km, outre le défilé
sauvage de la combe du Cor dont elle emprunte la gorge, s'écarte, hélas
de ses sites les plus caractéristiques. Ainsi, de part et d'autre du
village de Causse de la Selle, véritable plaque tournante touristique du
secteur, elle trace un trait oblique nord-est - sud-ouest qui épouse une
petite flexure axiale du massif et masque les principaux paysages.
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photo : Le causse de la Selle partie amont vue du Monthaut.
Les domaines de
Brunet, au nord, de Gervais à l'ouest, de Merle au sud et le village de
Causse la Selle au centre constituent les principaux points de départs
des investigations spéléologiques du massif. En effet, de par leur
position géographique et leur facilité d'accès, ceux-ci occupent une
place stratégique au sein de chaque secteur typique du causse où se
concentrent les phénomènes karstiques.
photo : Le Monthaut (656 m)
Deux régions spéléologiques sont identifiables :
Au nord du village de Causse de la Selle : La Plaine
de Brunet et des Limonières est limitée par la profonde saignée des gorges
de la Buèges vers laquelle converge de nombreux ravins. Très boisée sur
les versants et à leur approche, elle est difficilement pénétrable. En son
centre, vers les hameaux des Limonières, Viallaret, Brunet une grande zone
dépressionnaire entourée de bois épais est occupée par des vignobles. Ces
vignobles sont implantés sur d'ancien tracés fluviatile Mio-Pliocène
que l'on peu rapporter soit à un Paléo-Hérault ou une Paléo Buèges..
Au sud du village de Causse de la Selle : Un
immensité de garrigues épaisses ou le chênes vert est roi, entaillée de
ravins sinueux qui convergent vers l'Hérault, est l'image que l'on peut
donner de cette région en net contraste avec la partie nord précédemment
décrite. Elle est divisée en deux contextes : à l'ouest, le massif du
Monthaut qui émerge en hauteur au-dessus des vallées de la Buèges et des
Thières, criblé de roc dolomitiques pédonculaires, à l'est, un plateau
calcaire complètement raboté par l'érosion et fortement entaillés de
ravins.
Ces deux régions s'articulent de part et d'autres une
charnière géologique située au sud du village de Causse de la Selle.
Celle-ci est fortement marquée par la naissance du ravin du Coulomb et son
prolongement aval constitué par l'importante combe de Rastenclas.
photo : Le ravin du Coulomb en amont de l'aven
GEOLOGIE
Malgré sa
morphologie générale topographiquement déprimée, le Causse de la Selle
est un grand ensemble anticlinal dont l'érosion (Miocène) a complètement rabotée les
reliefs érigés au Stampien et à l'Aquitanien. Cette surface modelée au
cours du Miocène, est déprimée entre les bourrelets qui l'entourent
avec une légère pente orientée vers le nord-est. Sa surface d'érosion
qui tranche les terrains du Bathonien et du Jurassique Supérieur, dominée
par des monadnocks (Monthaut-Caylaret) a été le théâtre des
divagations d'un ancien cours de l'Hérault (Villafranchien) et d'un
drainage issu de la vallée de la Buèges
dont on retrouve de nombreuses traces éparses dans les plaines, champs et
vignes de Brunet (galets de quartz, de
granit, de calcaire). L'érosion consécutive aux passage de
ces cours d'eau, a fini de modeler sa surface qui s'est par la suite
individualisée lors d'une phase orogénique récente. Cette dernière a
provoqué pour certains non seulement leur enfouissement (cas de l'Hérault)
et pour d'autres leur encaissement au sein de gorges (gorges de la Buèges
actuelle). Les monadnocks, hautes buttes surmontés par les assises de l'Argovien-Rauracien
en position synclinale reposent sur un soubassement Bathonien dénivelé
de l'ensemble du causse par un réseau de failles retouchées par l'érosion.
Ils dominent la surface du plateau par une falaise abrupte, d'orientation
identique aux grands décrochements hercyniens qui affectent et déterminent
la grande dépression du pays de Buèges.
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Le Bajocien à la base du causse (vallée de la Buèges)
Le Causse de la
Selle est composé de calcaires du Jurassique Supérieur et de dolomies.
Il s'apparente de ce fait à la lithologie des monts de Saint-Guilhem avec
lesquels, nous l'avons déjà signalé, il constitue la même unité géologique.
Le Tithonique Corralligéne domine l'essentiel de sa région sud-sud-est
(plateau de Merle) tandis que la dolomitisation gagne l'ensemble de la
région nord ainsi que la zone sud-sud ouest. Les calcaires
Callovo-Oxfordiens affleurent par secteurs. Ils sont particulièrement
présents au centre du causse dans la zone charnière où de part leurs
caractéres imperméables ils collectent de nombreux écoulements
temporaires.
photo : Faille dans la combe du Cor
La structure de son plateau, malgré son horizontalité apparente, est
affecté par un important réseau d'accidents et de fractures d'orientations diverses qui
dénivellent un ensemble de blocs et provoquent de nombreux changements de
pendage. Les dômes (collines du Puech du Fau : 391 m, Les Courrèges :
382 m) et dépressions (plaine de Bertrand, les Limonières) limités par
des accidents locaux, créent de nombreux blocs ou claveaux juxtaposés décalés
horizontalement et dénivelés les uns par rapport aux autres. Ces unités
structurales constituent le style le plus typique du massif.
Photo : Miroir
de faille à la base du causse (bajocien, vallée de la Buèges)
HYDRO-SPELEOLOGIE
Le
drainage du causse de la Selle est axé principalement sur le système de la
résurgence des Cents-Fonts, exutoire péren d'un débit important
(200 l/s à 10m3/s en crue). Elle est constitué de huits griffons pérennes
affleurant le bord du fleuve Hérault, et de trois exutoires temporaires.
Le débit total d'étiage de cet ensemble est évalué à 200 l/s.
Cette résurgence restitue les eaux engouffrées aux
pertes de la rivière Buèges aussi bien en crue (jusqu'à 2800 l/s) qu'à l'étiage. Un procédé
d'effet de chasse classique s'exerce en crue restituant à la
résurgence 55% des eaux absorbées par les pertes. Il est admis (BRGM)
que seul 21% sont issus d'apport du réservoir karstique constitué par les
60 km2 couverts par le causse.
La part d'alimentation propre au causse
n'est toujours pas connue faute d'équipements répartis (forages, limingraphes, pluviomètres) et de
mesures réalisés sur plusieurs années.
L'implantation de ces appareillages par le BRGM n'est effectif que depuis
les années 2000. Plusieurs forages équipés de limnigraphes ont été effectués dans le secteur
des pertes de la Buèges et un réseau de pluviométres mis en place sur le
causse.
Certains secteurs du causse sont drainé
temporairement par des petits systèmes
indépendants la plupart calés sur des accidents. Leur existence nous parait lié à des aquifères
localisés piégés dans des zones en "touche de pianos" et à
substratum imperméable. La conformation structurale complexe du causse se prêtant à
ce genre de configuration. Sont concernés : grotte-exsurgence du Choucas, source du Moulin
de Bertrand, exsurgence du Roc de la Randonnière, évent d'Alibert, évent
de Merle. La relation de ces exsurgences avec le système des Cents-Fonts,
reste, pour certains et en particulier pour la résurgence de la combe du
Marrou, du domaine du possible.
Quelques unes de ces exsurgences sont spéléologiquement pénétrables,
mais défendues non loin de leur orifice par des siphons
rarement asséchés. A l'exception de l'évent de Merle, et du système Noué-Serpent - Tunnel sous la Route, ces exutoires
naissent en amont de la résurgence des Cent Fonts et dans la ceinture de calcaires dolomitisés située en rive droite
de l'Hérault, terrains favorables à une alimentation
pérenne de faible débit.
Lors de précipitations
généralisées et de longue durée, il n'est pas exclu que ces exutoires trouvent une origine plus
lointaine que leur propre zone d'alimentation. Leur rapport avec le drainage principal des Cents-Fonts
(45%)
est en effet possible. Leur orifices pouvant en hautes eaux
suppléer au trop plein de cet aquifère.
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Le cas de la résurgence des Cent Font :
La distance importante (11km500), le faible dénivelé
(53 m) entre les pertes de la Buèges et la résurgence des Cent Fonts, la
structure accidenté et tourmenté des terrains traversés pourrait être favorables à une vitesse de transit lente
des eaux souterraines.
Reprise d'un paléokarst ?
Mais, les colorations
effectuée par le S.C.A.L. (33,4 m/h) puis celle du BRGM en 1997 (14,5 m/h)
dans des conditions hydrogéologiques différentes (hautes eaux et étiage) montre que le transit entre les deux
points est un des plus rapides enregistrée
dans la région karstique nord-montpellièraine en terrain dit dolomitisé
surtout pour un dénivellé aussi faible. A titre de comparaison, signalons
que le coloration de l'aven-grotte de la Cave de Vitalis sur le causse du
Larzac méridional, plus haute de 725 m en dénivellé que son point de
résurgence à la source de la Clamouse a parcouru une distance de
12,5 km à la vitesse de 26,79 m/h...!. Bien que la configuration des
deux réseaux ne soit en rien comparable, on peut tout de même affirmer que
l'appel au vide des Cent Fonts loin d'être aussi important que celui du
réseau de la Clamouse avec son important dénivellé, sollicite bien des
interrogations.
Considérant l'exactitude des résultats
de ces expériences il apparaît certain que le
réseau des Cent Fonts pourrait être un cas de réutilisation d'un
paléokarst à part entière. Il pourrait s'apparenter aux pertes de la
rivière Amous
dans l'Aude qui profite d'une ancienne cavité (paléo-Cabrespine)
tronçonnée par la vallée pour rejoindre une autre vallée distante de
quelques dizaines de kilomètres. Plus localement, citons le cas du Rieutord à
Sumène, prés de Ganges qui en tout ou partie réutilise plusieurs tronçons
de paléokarsts (dont le Trou Fumant de l'Olivier) pour aboutir à l'Hérault
aprés un parcours dérivatif que quelques 12 kilomètres..
Si l'on considère donc le faible dénivellé entre les deux points
ici concernés, perte-résurgence, la vitesse de transit (si tant est que
les chiffres publiés par le SCAL soient bons), est effectivement très
rapide. Elle pourrait d'ailleurs expliquer le fait que la circulation des
eaux s'effectue à la faveur de vides très important d'un paléokqrts, du moins
pour une bonne
partie de son trajet amont. Car, si l'on considère les zones de
retard d'infiltration au niveaux des travertins de la Buèges en amont, et
les retard de la zone noyée profonde au droit de la résuregence en aval,
lesquels ralentissent le transit on peut admettre l'existence de conduits
intermédiaires de grande dimension.
Ces vides constitués probablement par des galeries et salles de
grand volume (karst Mio-Pliocéne) ne coïncident pas cependant aux niveaux
karstiques classiques rencontrés dans la région, notamment sur le causse
sus-jaccent. Il nous paraît d'ailleurs intéressant de noter la quasi
absence de cavités de type Mio-Pliocéne dans cette région du causse où se
concentrent essentiellement des cavités de formation postérieures
plutôt apparentés au karst Plio-Quaternaire. Le décolmatage et la réutilisation
de ces cavités qui classiquement appartiennent aux niveaux (350-450)
pourrait être ici donc exclu. Mais, l'observation attentive du karst qui
constitue la rive droite de l'Hérault vers son débouché dans la plaine de
l'Hérault, nous amène à constater qu'à la côte 150 (cote approximative des
pertes de la Buèges) se développe les grandes galeries de la grotte de la
Clamouse, lesquelles appartiennent à un paléokasrt important, en similtude
parfaite avec
la côte des grands volumes connus sur le causse Viols-le-Fort -
Cazevieille. Cette relation non anodine pourrait bien apporter une
explication au réseau des Cent Fonts, et surtout conforter l'hypothèse que
le débourrage du karst des côtes 350-450 n'est ici aucunement
concerné. Et qu'une karstification intermédiaire (côte 130-250) non encore
mise en évidence existe bel et bien sous le causse de la Celle.
Karstification ici réutilisée selon le processus typique en place à la
Clamouse qui voit une partie de ses galeries capturés par une rivière
souterraine issu du causse du Larzac.
La résurgence de la combe de Marou
Cette exsurgence de 250 mètres de long située en rive
droite de la combe de Marou étaye bien l'hypothèse de la réutilisation de
tout ou partie d'un paléokarst par les pertes de la Buèges. Le niveau des
galeries de cette cavité temporairement émissive correspond en effet
à la tranche 125-150 concernée du causse. Elle présente un systèmes
de galeries étroites, s'élargissant progressivement jusqu'au niveau d'un
siphon situé à la côte -18 environ c'est-à-dire à l'altitude de 81m, altitude très
proche des 88m de la résurgence des Cent Fonts. (les pertes de la Buèges
étant à 156 m et cette grotte à 99m (*). Sa localisation curieuse en rive
droite de la combe de Marou montre qu'il s'agit au premier abord d'une
simple dérivation du réseau hydrographique local, circulation de type
épikarstique exercée au niveau des calcaires marneux du callovo-oxfordien
dont on connaît le rôle d'écran imperméable. Une coloration (SCAL) de
l'aven des Coloms située à la naissance de cette combe prés du village de
Causse de la Celle prouve cette liaison. Bien que cette expérience
soit révélatrice d'une relation avec l'exsurgence de Marou rien
ne permet de démontrer pour l'instant que cette connection soit directe.
Il est probable que le drainage issu du secteur de l'aven des Coloms soit
directement connecté sur le l'aquifère des Cent Fonts dont la résurgence
des Marou assure localement une partie du trop plein. Ceci expliquerait
l'apparition du colorant à cette exsurgence. On regrettera que les Cent
Font n'aient pas fait l'objet d'une surveillance lors de cette coloration,
coloration qu'il serait bien utile de reprendre.
Note : Il est regrettable aussi que lors du pompage d'essai
réalisé par le BRGM à la résurgence des Cent Fonts en juillet 2005, pompage qui a eu pour effet de
rabattre la nappe de cette résurgence de plus de 52 mètres, un
contrôle du niveau du niveau du siphon de la grotte-exsurgence de Marou
n'ait point été effectué. A moins qu'il ne soit un siphon suspendu, ce qui
fort improbable, ce dernier aurait libéré sans doute plusieurs dizaines de
mètres de galeries, voire permis de déboucher qui sait, dans le réseau des
Cent Fonts. Nous pensons à cet égard que l'exsurgence de Marou est un des
points clés spéléologique de ce réseau. Sa situation dans une région du
causse, fortement ciselée et entaillée par de profondes vallées ramène ses
galeries proche de l'aquifère (moins de 20m).
(*) d'aprés Franck Vasseur
Accident du socle ?
La
plaine de Brunet (ou de Bertrand).
Ce secteur
est situé au nord du causse, entre les Roc du Coin (331 m : magnifique
panorama sur la Séranne et la vallée de la Buèges) et la rive droite
des gorges de l'Hérault pour l'axe Ouest-Est. Des gorges de la Buèges et
le niveau approximatif de la route D.122 pour l'axe Nord-Sud. Il s'incline
légèrement vers le lit de l'Hérault par une succession de petites unités
ondulées alternées de dolines et dépressions importantes dont certaines
sont cultivés. Au Nord-Est de la ferme de Brunet, un ancien méandre
fluvio-karstique, lambeau de la surface fondamentale d'érosion marqué
par des versants ronds et un fond plat, est tronçonnée par la profonde
incision des gorges de la Buèges.
Tracé d'un ancien méandre fluvio-karstique sur le causse (secteur de
Brunet).
Actuellement occupé par des vignes, on
peut néanmoins y remarquer la présence de cailloutis fragmentés par le
gel, anciens galets Kiméridgien-Portlandien, probablement charriés à
partir de la
montagne de la Séranne. Ce secteur est très intéressant car il
constitue l'amont de l'important réseau des pertes de la Buèges dont le
point d'infiltration principal s'effectue quelques mètres en contre bas
du causse, dans le lit de la Buèges au lieu-dit "Le Gour du
Chaudron". Cette perte est caractérisée par une diminution
importante de débit au niveau d'une succession de bassins de tufs
profonds dans lesquels tourbillonnent une eau légèrement bleutée. A l'étiage,
250 l/s sont absorbés par cette dernière dont le long trajet souterrain
sous le causse s'effectue vers la résurgence des Cents-Fonts (coloration
P. DUBOIS, S.C.A.L, 30 Juin 1955)distante de 11 km 500.
Non loin de là,
et à 1700 m environ, une autre série de pertes étalées le long du lit
plat et caillouteux de la rivière captent les eaux sauvages rescapées.
Ce n'est qu'en hautes eaux que celles-ci atteignent au pont d'Embougette
leur point confluence avec l'Hérault (Débit : 500 l/s). A la surface de
ce secteur du causse, la dolomie occupe l'essentiel du paysage. De
nombreuses dolines s'ouvrent ça et là plus particulièrement dans les dépressions
de terrains bien marquées (Les Limonières, La Grange). Bon nombre
d'entre elles, soutirées par les profondes fracturations de ce secteur,
travaillent et s'effondrent laissant ainsi l'accès à une cavité
souterraine.
La plaine de Gervais :
Ce secteur est le plus
"montagneux", si l'on peut le caractériser ainsi, en raison des
nombreux mamelons qui accentuent sa topographie (Pech de Fau : 391 m, Les
Courrèges : 382, La Taillade : 408 m, Monthaut : 606 m). Il est sans
aucun doute le plus difficilement accessible du causse et le moins fréquenté.
Si la ferme de Gervais située en son point central est relativement
facile d'accès par la D.4e, ses collines environnantes, envahies par la végétation,
le sont moins.
photo : la Buèges en hautes eaux
C'est pour cette
raison que bien peu de cavités y sont recensées. Ses limites sont : au
nord, la bordure du causse au regard de la vallée de la Buèges (prés de
la D.122), à l'Est, la ferme de Moustachou, au sud la combe du Buis, à
l'ouest la crête de la Taillade (408 m). Au pied du versant du Pech du
Fau et le long de la D.122 on remarque de nombreuses formations et lapiazs
riches en petites cavités aux belles formes d'érosion, tête probable
d'un réseau de pertes du paléo-hérault qui divaguait au Miocène sur la
surface du causse. Issus de la plaine de Gervais et du Pech du Fau, un
ensemble de ravins convergent vers le ruisseau du Coulomb, capturé
temporairement par une perte en relation (Coloration P. DUBOIS, S.C.A.L.,
Avril 1966) avec la résurgence de Marrou, située non loin de l'Hérault
en rive droite de la combe du même nom. L'aven des Colombs, ou l'aven de
Gervais, cavités situé non loin de cette perte et sur le même axe de
drainage aérien de ce
ruisseau pourraient constituer d'excellents points de pénétration d'un réseau
de conduits Mio-Pliocéne réutilisés par les écoulements temporaires.
Le temps de
passage du colorant lors de l'expérience citée, montre en ce sens les
difficultés rencontré par les eaux (20 jours pour 2100 m de distance) pour
rejoindre la résurgence de Marrou. La réutilisation
de tout ou partie d'un ancien karst, fait ici aucun doute. Venant en complément
de la coloration du S.C.A.L., une nouvelle expérience devrait permettre de vérifier la sortie éventuelle et concomitante du colorant à la résurgence
des Cent-Fonts. En auquel cas, ce secteur deviendrait spéléologique
stratégique quant à la pénétration de ce réseau. Mais des conditions
hydrologiques précises relatives à la mise en charge du ruisseau de
Coulomb et à la nature des précipitations devront cependant être
respectées. La plaine de Gervais se prolonge au Sud-Ouest en direction de
la combe du Buis (ou du Bouys). Dominée par le massif trapu du Monthaut dont les
soubassements masquent la limite du causse avec la vallée de la Buèges,
son versant occidental est intensément raviné et entaillé par de
petites reculées. Une dense végétation de résineux couvre la strate
dolomitique dans laquelle s'intercale un mince lit Séquanien-Argovien. Ce
dernier, qui marque un net replat dans le paysage bien visible à partir
de la petite route (D.122)qui relie le village de Pégairolles de Buèges au
hameau des Lavagnes, permet de repérer une série de petits décrochements
donnant une bonne appréciation de la tectonique de cette région.
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photo : la Buèges avant le mas d'Embougette (en hautes eux)
Photo : Tronçon de karst Mio-Pliocène exhumé
Photo : Accident de Merle
(à suivre - en
construction) |