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L'Autel
dédié à Saint-Guilhem dans sa chapelle (à droite du
choeur) |
et
autel est un pur joyau de délicatesse malheureusement abîmé par ses
nombreuses manipulations et déplacements au cours des âges. La base
dont le soubassement est en marbre noir "de Lydie", est composé
de deux panneaux en marbre blanc "de Paros". Chacun de ces
panneaux est encadré par une large bordure d'arabesques. Le monument
tient à la fois de la sculpture, de la gravure et de la peinture. Ces
panneaux représentent, à gauche, un Christ en majesté dans une gloire
en amande, entouré des symboles des évangiles. A droite, une très
belle Cruxifiction inspirée des miniatures romanes, avec la Vierge,
Saint-Jean, le soleil et la lune dans des médaillons, et, au pied de la
croix, les morts qui ressucitent. Rinceaux, motifs et
personnages, finement gravés au trait, sont réservés dans le marbre,
tandis que les creux sont remplis de verre noir, rouge et vert à la
manière des émaux champlevés.
Sur
l'un des panneaux, J.-C. est représenté crucifié; le nimbe qui ceint
la tête du Sauveur n'est pas timbré d'une croix, l'estampage n'en
porte aucune trace; toute cette partie du monument est cependant assez
bien conservée. L'estampage encore ne laisse pas apercevoir de clous
aux pieds et aux mains du Christ; l'artiste ne les a certainement pas
représentés : ils seraient visibles, car les mains et les pieds sont
assez bien conservés pour laisser voir nettement les articulations de
ces membres du Sauveur. Les pieds ne sont pas superposés : on croyait
donc encore aux quatre clous à l'époque où ce monument a été
sculpté. Plus tard, au XIIIe siècle, on représenta les pieds du
Christ superposés et attachés par un seul clou : on pensait alors que
les pieds et les mains de J.-C. n'avaient été attachés que par trois
clous.
La croix du devant de l'autel
(panneau droit) [ ]
est figurée par une bordure
blanche encadrant un large fond vert foncé, sur lequel reposent les
mains, les bras, et le corps du Christ. Au pied de la croix se trouvent
la Vierge ayant les pieds chaussés, S. Jean, comme apôtre, ayant les
pieds nus, et deux personnages nimbés qui ressuscitent et sortent de
leur tombeau. Sur la partie supèrieure du même panneau, deux
personnages symboliques nimbés, tenant à la main l'un une torche
allumée figurant le soleil rayonnant, l'autre la lune sous forme de
croissant, assistent à l'agonie de l'Homme-Dieu.
Sur le panneau de
gauche, [ ]
J.-C. est représenté assis dans une gloire, les pieds nus
appuyés sur le bord extérieur de l'auréole. Le Christ triomphant,
dont le nimbe est timbré d'une croix, est entouré des attributs
évangéliques ailés et nimbés. Les place qui leur sont assignées
diffèrent un peu de celles qu'ils occupent sur les églises romanes,
où le clergé a fait représenter à la gauche du spectateur, en haut,
l'Homme et au-dessous le Lion; à la droite, en bas, le Veau ou le Boeuf,
et au-dessus l'Aigle. Quant à cette désignation des places,
abstraction faite des attributs évangéliques eux-mêmes, je suis
l'ordre qu'ont adopté les théologiens, les commentateurs, et notamment
Ludolphe de Saxe dans son livre Vita Christi, où il expose longuement
le thème des Quatre-Animaux.
VOIR
LA CHAPELLE DE ST-GUILHEM
L'AUTEL
DANS L'INTIMITE DE LA CHAPELLE
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